
Chacun garde en mémoire ces convois ferroviaires qui, voici peu encore et à destination de l’Allemagne, balafraient le pays en novembre et suscitaient les réactions les plus vives. Mauvaise, très mauvaise pioche avec le nucléaire, le pays étant en continu sous l’emprise d’un nombre infini de transports nucléaires, routiers et ferroviaires (voire maritimes et aériens).
Parmi ceux-ci, il se dit que depuis quelque temps et régulièrement, du combustible uranium arrive d’Asie à destination de l’usine Areva de Narbonne-Malvési, obligeant à de longs transits à travers la totalité de l’Allemagne et de la France. Une autre usine Areva, celle de La Hague, produit, par un pseudo « retraitement » du combustible usé, de véritables déchets-poisons radioactifs, qui eux aussi alimentent le trafic en reprenant la route de leurs pays respectifs.
Mais la combine n’a pas de limites, avec un nouvel échelon franchi ce début de semaine où un train nucléaire est annoncé en partance de Normandie et à destination de la Suisse. La nouveauté, c’est que ces déchets (les pires, au nom de code HA « haute activité ») n’ont pas été traités à La Hague mais chez son concurrent britannique de Sellafield. Et voici notre pays devenu plaque-tournante. Les Français en ont-ils été informés ? Et ont-ils été avertis des risques conséquents intrinsèques à ces transports atomiques ? Leur a-t-on demandé leur avis, alors que la « démocratie participative » est tant de mode… dans les discours ? (...)