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France bleu
Traductrice pour plusieurs institutions à Bordeaux, Drita va bientôt se retrouver à la rue
Article mis en ligne le 20 octobre 2018

En début de semaine, Drita, jeune traductrice albanaise, a été sommée par le 115 de quitter l’hôtel dans lequel elle habite depuis quatre ans, sur décision préfectorale. Elle a servi d’interprète dans des échanges avec des tribunaux, la police et même l’Office Français Immigration et Intégration.

Elle a le profil parfait pour rester en France et pourtant, elle va se retrouver à la rue dans les jours qui viennent. Drita est une jeune albanaise qui sert d’interprète-bénévole pour différentes institutions à Bordeaux : la police nationale, plusieurs tribunaux et l’Office Français Immigration et Intégration (OFII). Depuis son arrivée en France il y a cinq ans, toutes ses demandes de titres de séjour ont été refusées. Pour la préfecture, cette situation justifie qu’elle soit expulsée de son logement. (...)

qu’on vient la voir, on lui met la pression, une fois deux fois, en lui disant qu’elle doit quitter l’hôtel. Y’a rien d’écrit, [ils lui disent] qu’ils vont cesser de payer [l’hôtel]." La jeune femme est bouleversée. (...)

"Elle est connue comme le loup blanc par l’OFII, la Préfecture, les hôpitaux, les tribunaux qui font appel à elle pour traduire." Pendant que Brigitte parle, Drita parcourt les nombreuses attestations de missions de traduction qu’elle garde dans une petite pochette.

Devant la décision du 115 d’expulser la jeune femme de son logement, sa marraine est en colère.

"Drita, quand on l’appelait, elle était toujours disponible. C’est ce travail qu’elle a fait pour eux, les commissariats, les tribunaux, elle a prêté serment au tribunal, à la cour d’appel sur des affaires. Et là, on fait fit de tout ça. Je trouve que c’est violent." — Brigitte, marraine républicaine de Drita

Du côté de la préfecture de Gironde, la réponse est limpide. Drita a fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le 13 février 2017. Ses différentes demandes de titre de séjour ont toutes refusées depuis qu’elle a été déboutée de sa demande d’asile. Drita a bénéficié d’un hébergement d’urgence avec sa famille pendant la durée des procédures. Aussi, elle est traductrice de son plein gré en tant que membre d’une association, et non pas employée par les institutions.