
Rym Khadhraoui, d’Amnesty International, alerte sur les entraves subies par les défenseurs des droits humains.
Les témoignages d’exilé·es, de défenseur·es des droits humains, ou ceux de juges, procureurs et avocats, esquissent le profil d’une politique européenne recourant à des pratiques abusives pour criminaliser la solidarité. Rym Khadhraoui, chercheuse Europe à Amnesty International s’est particulièrement intéressée à la France et à la Suisse.
Quel est l’objectif principal de ce rapport européen d’Amesty International ?
Rym Khadhraoui : Depuis 2015, nous entendons parler d’une prétendue « crise migratoire » alors que l’Europe ne parle de crise que lorsqu’elle est à sa porte. Avant, la souffrance est invisibilisée. La situation aux frontières externes, comme on le voit aujourd’hui en Grèce, ainsi qu’en interne pose la question de l’accès à la protection pour les personnes en mouvement et la question du traitement des Défenseurs des droits humains (DDH). L’idée était de faire une analyse qualitative des utilisations abusives des transpositions de la directive européenne sur la facilitation à l’entrée, de transit et de séjour irréguliers adoptée en 2002, qui vise à lutter contre le trafic d’être humains. Les pays qui figurent dans ce rapport ont encore des législations nationales qui leur permettent de viser les personnes venant en aide aux personnes réfugiées et migrantes. (...)