
La foule massive rassemblée dans le centre de Lomé jeudi soir réclamait le départ du président Faure Gnassingbé et la mise en place de réformes.
Les manifestants rassemblés dans le centre de Lomé, qui se disaient déterminés à rester « toute la nuit », se sont finalement éparpillés jeudi soir, dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Et seuls quelques groupuscules de jeunes continuaient à jouer au chat et à la souris dans la nuit avec les camions de police et de gendarmerie. (...)
Les manifestants avaient marché dans le calme mercredi et jeudi, à grand renfort de sifflets et brandissant des drapeaux du Togo. Aucun incident n’a été pour l’instant enregistré à Lomé ou dans les autres villes du pays, où des manifestations se sont également déroulées.
Les manifestants réclament des réformes constitutionnelles, notamment la limitation des mandats présidentiels à deux, un scrutin à deux tours, et ils protestent contre le régime du président Faure Gnassingbé, qui a succédé il y a douze ans à son père, lui-même resté au pouvoir près de quarante ans.
« Beaucoup d’électricité dans l’air »
« Nous sommes fatigués, nous sommes fatigués, 50 ans, c’est trop », scandaient un peu plus tôt les manifestants, toujours survoltés après 10 heures de marche. Les manifestants avaient tenté de converger vers la présidence togolaise, mais ils avaient finalement été bloqués par les forces de l’ordre, une centaine de gendarmes, épuisés après des heures d’immobilité. Une banderole déployée demandait aux « soldats, policiers et gendarmes de faire allégeance au peuple ». (...)
Ces journées de manifestations des 6 et 7 septembre avaient été lancées par une coalition de l’opposition togolaise (Cap 2015, le Groupe des six et le Parti National Panafricain - PNP, rejoints par plusieurs partis mineurs), d’où l’importance de la mobilisation.
Démonstration de force
Mercredi, une marée humaine (plus de 100 000 selon Amnesty International, un million selon des opposants) avait déjà défilé dans la capitale togolaise, véritable démonstration de force pour une opposition qui a longtemps échoué à parler d’une seule voix.
Le président Gnassingbé ne s’est pas exprimé depuis le début du mouvement, et la présidence, contactée à plusieurs reprises par l’AFP, n’a pas donné suite.
Jeudi soir encore, tous les accès à internet étaient coupés à travers le pays, et les communications téléphoniques très sporadiques. (...)