
Après diverses péripéties judiciaires (rapportées dans la lettre citée plus haut), et alors qu’il est établi que la balle qui a atteint le journaliste était de fabrication israélienne, le Ministère de la Justice israélien affirme que d’après « une enquête conduite par l’armée », le journaliste aurait été victime « d’un tir palestinien ». Les autorités israéliennes rejettent toute coopération judiciaire avec la France.
Le 24 mai dernier, soit plus de 9 ans après le début de la procédure, la justice française vient de rendre son verdict : non-lieu.(...)
Comprenons bien : si le non-lieu été prononcé, c’est notamment parce qu’Israël a « refusé d’exécuter une commission rogatoire internationale » et que l’officier israélien en charge de la zone de Ramallah le 21 octobre 2000 ne s’est pas présenté à la convocation qui lui a été adressée. Une décision judiciaire qui se passe en effet (et comme légalement il se doit) de tout commentaire !(...)
On peut remarquer d’abord que le refus de coopérer d’un Etat suffit à paralyser l’action de la justice. (...)
Un refus de coopérer difficilement compatible avec la thèse selon laquelle Jacques-Marie Bourget aurait été victime d’un « tir palestinien(...)
La France, si prompte à se mobiliser – et c’est une bonne chose - lorsque des journalistes sont pris en otage, ne devrait-elle pas également se préoccuper de ceux qui sont victimes de tentatives d’homicide et exiger des autorités compétentes qu’elle permette à la vérité d’être établie ?(...)
Remarquons enfin que les « confrères » du journaliste blessé n’ont, pas plus que lors des péripéties précédentes, relayé l’information.(...)
Or le cas de Jacques-Marie Bourget n’est malheureusement pas isolé : dans son « Baromètre de la liberté de la presse 2011 », Reporters sans frontières pointe « les exactions commises par l’armée israélienne contre les professionnels des médias dans les Territoires palestiniens, où les forces de sécurité israéliennes mènent une politique proche de l’arbitraire ».(...) Wikio