Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
RESF
Témoignage d’un expulsé par les charter Frontex
Article mis en ligne le 17 avril 2010
dernière modification le 16 avril 2010

J’ai eu le choc de ma vie lors que nous avons commencé notre voyage [du centre de rétention] de Tinsley House à l’aéroport. Nous sommes restés dans le bus de 11 heures à 18 heures sans pouvoir en sortir. Dans le bus, on n’a pas pu bouger ni se lever pendant 7 heures, car chaque détenu était escorté par deux agents de sécurité. Les agents de sécurité prenaient une pause toutes les 30 minutes et étaient remplacés par d’autres agents, alors que nous, nous restions assis serrés comme des sardines en boîte. Mes jambes ont gonflé et semblaient lourdes comme jamais. Plus les heures avançaient, plus chaque heure était une heure de lutte pour nous. Je me sentais de plus en plus faible, comme si mon sang s’arrêtait de circuler. Nous n’étions pas du tout préparés à ce qui allait arriver sur le vol charter. Partout où se portait mon regard, il n’y avait que punition gratuite.

Il y avait beaucoup de femmes tristes et beaucoup d’enfants dans leurs poussettes. Les enfants pleuraient avec véhémence en voyant comment leurs parents étaient traités. Il y avait sur ce vol beaucoup de femmes avec des bébés nouveaux-nés, et beaucoup de mineurs séparés de leurs parents portaient la tristesse sur leurs visages...

...Les détenus de Dublin étaient amenés à l’aéroport dans des fourgons pénitentiaires et avaient les mains entravées par des menottes. Beaucoup ont été battus abondamment avant d’être embarqués. Déjà même en Grande-Bretagne un mineur avait été battu quand il avait commencé à crier son message « j’ai quitté le Nigeria quand j’avais 3 ans, je n’ai plus aucune famille au Nigéria »....

...On est parti de Dublin pour l’Espagne, et c’est là en Espagne que ça a été le plus affreux quand tout le monde, hommes comme femmes, a été entravé par des menottes aux pieds et aux mains. ...

...On était effrayés dans cet avion, j’étais effrayé par le grand nombre de gens qui ne voulaient par revenir dans leur pays.
Mon expérience, ce sont des paniques qui m’envahissaient quand je voyais comment les agents de sécurité battaient toute personne qui essayaient de contrecarrer leurs plans....

en Espagne les détenus étaient insultés, et la police les agressait verbalement et les battait. ...