
Depuis le 18 mars, les étudiants taïwanais paralysent la vie politique de l’île pour bloquer un accord de libéralisation commerciale avec la Chine continentale dont ils redoutent qu’il ne « vende » l’économie taïwanaise à Pékin.
Les étudiants occupent le Parlement de l’île depuis une semaine, et ont tenté lundi d’occuper le siège de l’exécutif. Ils en ont été empêchés violemment par les forces de l’ordre qui ont également procédé à une soixantaine d’arrestations (...)
Face à face entre étudiants et forces de l’ordre à Taipei (auteur inconnu).
Face à face entre étudiants et forces de l’ordre à Taipei (Auteur inconnu).
Pierre Haski | Cofondateur Rue89
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Depuis le 18 mars, les étudiants taïwanais paralysent la vie politique de l’île pour bloquer un accord de libéralisation commerciale avec la Chine continentale dont ils redoutent qu’il ne « vende » l’économie taïwanaise à Pékin.
La police déloge les manifestants qui tentent d’envahir le bureau du Premier ministre à Taipei (Auteur inconnu)
Les étudiants occupent le Parlement de l’île depuis une semaine, et ont tenté lundi d’occuper le siège de l’exécutif. Ils en ont été empêchés violemment par les forces de l’ordre qui ont également procédé à une soixantaine d’arrestations.
Rencontre avec le président Ma
Mardi, des tractations étaient en cours pour tenter d’organiser une rencontre entre les dirigeants de ce mouvement étudiant d’une ampleur sans précédent, avec le président taïwanais Ma Ying-jeou.
Les étudiants exigeaient en préalable que le chef de l’Etat s’engage à bloquer le processus législatif d’adoption de l’Accord de libre-échange commercial des services (Cross-Strait Service Trade Agreement, CSSTA) avec la Chine. Un des leaders étudiants a également demandé que la rencontre se déroule en public, afin que tous les Taïwanais en soient les témoins.
Depuis son accession au pouvoir, en 2008, puis sa réélection en 2012, Ma Ying-jeou, membre du Parti Kuomintang (KMT), héritier du maréchal Tchang Kaï-chek, l’ancien rival de Mao Zedong dans la guerre civile chinoise, s’est considérablement rapproché de Pékin, en particulier sur le plan économique.
L’accord CSSTA qui a déclenché cette crise libéralise de nouveaux secteurs économiques entre Taïwan et le continent, ce qui avantagerait surtout Pékin en raison du dynamisme économique continental. Les opposants à cet accord parlent de « réunification rampante », refusée par une partie de l’opinion. (...)
Les étudiants reprochent au gouvernement le manque de transparence et le non-respect des règles parlementaires dans l’examen de cet accord commercial avec Pékin (le gouvernement a renoncé à l’examiner article par article comme prévu), et exigent qu’il soit bloqué. (...)
L’île n’a pas de reconnaissance internationale autre que par une poignée d’Etats, et a été exclue des Nations unies au profit de Pékin dans les années 70. La Chine continentale demande toujours la réunification, mais a cessé de menacer militairement cet Etat qu’elle considère comme une « province rebelle »