
Indiscutablement, les dernières manifestations en Europe en soutien aux Palestiniens de Gaza – que ce soit à Barbès, Sarcelles ou encore à Berlin et Vienne – ont montré que quelques centaines de jeunes, voire de moins jeunes, ont saisi l’occasion pour donner libre cours à leur antisémitisme. Celui-ci prend sa source dans différents milieux, selon qu’il s’agisse en France des dieudo-soraliens plus ou moins conspirationnistes, des Loups gris turcs en Allemagne ou encore de ceux qui, sous couvert « d’antisionisme », ne reconnaissent pas la légitimité de l’Etat israélien. Inversement, force est de reconnaître que des représentants officiels des communautés juives européennes ont à nouveau fait le choix de soutenir aveuglément la coalition entre la droite et l’extrême droite en Israël et que des membres de la Ligue de défense juive et du Betar ont ouvertement tenu des propos racistes à l’encontre des manifestants pro-Palestiniens.
Les réseaux sociaux se sont enflammés et l’accusation d’indignation sélective ou de « doubles standards » en défaveur d’Israël a refait surface, souvent formulée par des défenseurs de la politique belliciste israélienne. Si de nombreux humanistes, juifs ou pas, s’intéressent plus au conflit israélo-palestinien qu’à ce qui se passe au Tibet, au Soudan du Sud, à Mossoul ou à Ghardaïa, c’est pour tout un ensemble de bonnes raisons que l’on peut rassembler en trois points. (...)