
Après l’expiration dimanche dernier du mandat de la mission des observateurs de l’ONU, son chef, le général Babacar Gaye, a quitté samedi Damas, a-t-on appris auprès de ses assistants.
La mission, chargée depuis avril de surveiller un cessez-le-feu qui n’a jamais été appliqué, avait déjà dû interrompre ses patrouilles en juin en raison de la recrudescence des violences.
M. Brahimi, nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, a déclaré vendredi être "flatté, touché" mais aussi "effrayé" par la mission qui l’attendait, lors d’un entretien avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
(...) Malgré l’escalade, les Syriens sont descendus par milliers dans les rues vendredi pour crier leur haine du régime et leur colère face à l’incapacité de la communauté internationale à mettre fin au bain de sang. "Le monde nous dégoûte !" ont crié des manifestants à Deraa.
Les violences ont fait vendredi 185 morts - 115 civils, 36 soldats et 34 rebelles - à travers le pays, selon un bilan de l’OSDH, qui s’appuie sur un réseau de militants et de témoins.
Il n’est pas possible de confirmer ces bilans de manière indépendante en raison des restrictions imposées aux médias étrangers. (...)
Devant le blocage au Conseil de sécurité de l’ONU sur une résolution condamnant le régime d’Assad, Paris et Berlin ont fait ensemble pression pour que cette instance prenne des décisions au moins sur l’aspect "humanitaire".
La France a évoqué la possibilité d’instaurer, à des fins humanitaires, une zone d’exclusion aérienne le long de la frontière en Syrie. Des experts insistent toutefois sur la nécessité d’un mandat de l’ONU.
L’opposition syrienne réclame la mise en place d’une telle zone en particulier dans le nord, limitrophe de la Turquie, tout en évoquant le modèle de celle qui a aidé, à la fureur de Moscou et Pékin, à renverser le dirigeant Mouammar Kadhafi en Libye. (...)