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France 24
"Sugarland" : le film qui dénonce l’excès de sucre dans nos assiettes
Article mis en ligne le 22 janvier 2018

Le film australien "Sugarland", mercredi en salles, dénonce avec humour et effets spéciaux l’excès de sucre dans nos assiettes, plus grave encore aux antipodes qu’en France.

Ce documentaire s’est fortement inspiré de "Super Size Me" (2004), où l’Américain Morgan Spurlock se gavait de McDonald’s pendant un mois, pour finir gros et malade.

Ici, le réalisateur de "That Sugar Film" (le titre original), Damon Gameau, passe brutalement d’une alimentation sans sucre ajouté à la consommation d’un Australien moyen : 160 grammes de sucre par jour.

Les résultats seront catastrophiques. Prise de poids, détérioration rapide du foie, fatigue, troubles de l’humeur... Pour ce pro de l’humour, garder le sourire devient un défi.

(...) Il trouve étonnamment "facile" de se procurer cette dose quotidienne, l’équivalent de 27 morceaux de sucre.

Kyan Khojandi, comédien révélé par la série "Bref" qui réalise le doublage, l’a ressenti aussi. Il s’est essayé pendant trois semaines à manger sans aucun sucre ajouté.

"C’est compliqué dans un supermarché. Je regardais les étiquettes et je disais : ça, non, ça, non plus... Même dans du jambon en tranches, du sucre. On a envie de demander : qu’est-ce que tu fais là toi ?", raconte-t-il à l’AFP.

 Dents rongées -

"Le film est déculpabilisant. Maigrir, ce n’est pas forcément une question de volonté quand ça vous dépasse complément, quand on est ’addict’ au sucre. Là on est dans une dépendance qu’il faut soigner", estime l’acteur.

Ces 160 grammes par jour en Australie pèsent beaucoup plus que les environ 100 grammes qu’ingèrent les Français. (...)

En France, tout arrive peut-être avec un peu de retard, comme ce film qui date de 2014, mais le pays n’est pas protégé contre les mauvaises habitudes, et pas vraiment un bon élève au niveau mondial.

"Du sucre, il y en a dans tous nos produits industriels. Et les gens, même quand ils veulent faire attention, sont leurrés par toutes les techniques qui poussent à en consommer", souligne Léa Mesnay, diététicienne à Marly-le-Roi (Yvelines).

"Les étiquettes sont difficiles à lire. Dans le poids de sucre, quel est le sucre naturel de l’aliment, et quel est le sucre ajouté ? Personne n’a les moyens de savoir. Même pour moi dont c’est le métier, c’est extrêmement compliqué dans un supermarché de trouver un yaourt sain", ajoute-t-elle. (...)

Mais bonne nouvelle, d’après un chercheur franco-américano-suisse interrogé dans le film, Jean-Marc Schwarz (université de Touro en Californie) : "les effets négatifs du sucre peuvent être rapidement inversés".

Il l’a démontré dans une étude, publiée en 2017, sur des enfants sevrés de boissons sucrées pour recevoir des sucres plus complexes, moins chargés en fructose.

"On a vu une amélioration phénoménale pour leur santé" (...)