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Steve, Camerounais retenu à Chypre : “Le but de cet endroit, c’est de nous faire rentrer dans notre pays"
#migrants #exiles #Chypre
Article mis en ligne le 7 juin 2023

Steve, 23 ans, est arrivé à Chypre en 2017. Il y a déposé une demande d’asile qui a été rejetée. Il a fait appel mais n’a pas encore obtenu la réponse de ce recours. En attendant, il travaille dans la restauration pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais, début mai, il a été arrêté en pleine rue en rentrant du travail et envoyé dans le centre de détention de Menoyia en vue de son expulsion vers le Cameroun.

"Je vis à Nicosie mais, en ce moment, je suis enfermé dans le centre de détention de Menoyia. J’ai été arrêté le 5 mai, vers 21h, alors que je rentrais à la maison après mon travail.

On m’a fait comprendre que j’étais en situation illégale alors que je travaille depuis 5 ans dans le pays. Avant je travaillais dans le vin et maintenant je travaille dans la restauration. J’ai un contrat, je paye mon assurance et tout. Comment je pourrais travailler si j’étais illégal ?

Je suis venu ici en tant que demandeur d’asile. La première fois, ma demande d’asile a été refusée mais j’ai fait appel et on ne m’a pas encore répondu. La procédure n’est pas terminée. Les autorités savent que je suis en cours d’appel de ma demande d’asile.

La procédure de demande d’asile est très compliquée à Chypre. Si la demande est refusée, et que le demandeur d’asile n’a pas fait appel de cette décision, ou que l’appel a échoué, le migrant est alors considéré comme étant dans une "situation irrégulière".

Ici, il y a environ 1 500 personnes, de toute les nationalités : pakistanais, syriens… Le but de cet endroit, c’est de nous faire rentrer dans nos pays. Depuis un mois que je suis ici, des personnes ont été expulsées tous les jours. (...)