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Sourire quand même
par Agafia samedi 10 novembre 2012
Article mis en ligne le 11 novembre 2012
dernière modification le 10 novembre 2012

En cette veille du 11 novembre, je regarde les gens remplir leur grilles de loto chez le buraliste. Combien d’entre-eux connaissent l’origine de cette loterie nationale attisant leurs espoirs d’une vie meilleure ? Il me vient l’envie de leur poser la question, et puis je renonce.

« A l’Ouest, rien de nouveau » de Erich Maria Remarque et  « La peur » de Gabriel Chevalier furent, à l’adolescence, mes livres de chevets. Depuis, j’ai dévoré nombre d’ouvrages sur les tranchées de 14-18, avec autant d’appétit que les totos dévoraient les poilus. J’ai conservé le bracelet d’identification de soldat que mon grand-père paternel portait dans la boue des tranchées. Comme tous les hommes ayant vécu cette boucherie à grande échelle, il est rentré l’esprit fortement marqué par ce qu’il avait vécu, mais physiquement indemne. Presque un miracle pour un fantassin. D’autres n’ont pas eu cette chance, ceux dont les noms sont gravés sur ces monuments que nous fleurirons après demain. Morts pour la France.

Et puis il y a ceux que la mort n’a pas voulu emporter et qui porteront toute leur vie, à même la peau, les stigmates hideux de la folie meurtrière, le masque de la tragédie et de la fureur des armes… les Gueules Cassées. (...)

Combien de mes concitoyens cochant leur grille de Loto en cette veille du 11 novembre, savent encore que c’était pour eux, ces hommes déshumanisés, à la face ravagée par la guerre, et « sculptés par la fureur des canons » que fut créée la loterie nationale ?