
Le gouvernement et les rebelles du Soudan du Sud ont signé ce dimanche à Khartoum un accord sur le partage du pouvoir, une initiative qui vise à mettre fin à la guerre civile meurtrière ravageant le plus jeune pays du monde.
La signature a entraîné des scènes de joie à Khartoum, où des centaines de Sud-Soudanais s’étaient rassemblés autour du bâtiment où avait lieu la cérémonie. Images de fêtes également à Juba où les négociations étaient suivies de près.
Le président Salva Kiir et son rival, le chef rebelle Riek Machar, ont signé l’accord à Khartoum, la capitale du Soudan voisin. En vertu de l’accord, Riek Machar va intégrer un gouvernement d’unité nationale et devenir premier vice-président. Il était déjà le vice-président de Salva Kiir, qui l’a accusé en 2013 de fomenter un coup d’Etat contre lui, plongeant le Soudan du Sud dans une guerre civile meurtrière.
L’accord a été signé en présence du président soudanais Omar el-Béchir, et ses homologues du Kenya, d’Ouganda et de Djibouti, alors que plusieurs diplomates étrangers étaient également présents.
Kiir et Machar sont déjà convenus d’instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. (...)
Selon les termes de l’accord parrainé par Khartoum, le gouvernement de transition sera composé de 35 ministres —20 du groupe de Salva Kiir et neuf de celui de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes. Le Parlement comptera 550 députés, dont 332 du groupe de Salva Kiir et 128 de celui de Riek Machar.
Est-ce que cet accord tiendra ? Les compromis précédents ont tous échoué. Celui de 2016 avait été rompu au bout de trois mois. En tout cas le cessez-le-feu signé il y a 6 semaines continue d’être officiellement en vigueur même s’il est violé sporadiquement.
Et puis tout n’est pas terminé, loin de là. Des négociations doivent se poursuivre à Khartoum pour savoir comment, dans le détail, appliquer cet accord, comment organiser le retour des opposants et notamment Riek Machar, exilé en Afrique du Sud depuis deux ans. Enfin, il faudra trouver un compromis pour la réorganisation de l’armée.
L’organisation de la société civile CEPO a félicité les différentes parties et a appelé les politiques à cesser de se rejeter la faute et à enfin appliquer leurs engagements.
La guerre civile dans le plus jeune pays du monde, indépendant du Soudan depuis 2011, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.