
Depuis plusieurs mois, des hommes et des femmes vivent sous tente sur le Quai d’Austerlitz dans des conditions très précaires.
La plupart viennent du Soudan, d’Erythrée et d’Afrique sub-saharienne, fuyant des régions où les droits humains sont bafoués, des pays minés par une pauvreté extrême. La malnutrition, les difficultés d’accès à l’eau potable, l’analphabétisme, les conflits armés sont les raisons de ces migrations forcées.
Les populations sont les premières victimes et la migration en est la conséquence.
Cette situation ne peut, ne doit plus durer ! Elle est inhumaine, indigne et dégradante.
A ce jour, la réponse des pouvoirs publics (Etat et Ville de Paris) pour porter assistance aux migrant-e-s du Quai d’Austerlitz est dérisoire, même si la Ville de Paris a fini par installer des toilettes.
Par solidarité, des riverains, des associations, des organisations se sont regroupés en collectif de soutien.
Ils soutiennent les revendications des migrant-e-s :
– Des hébergements pérennes, - Un accompagnement pour les démarches
administratives qu’ils souhaitent engager.
Ces revendications ne pourront être efficacement mises en œuvre que si des conditions précises sont respectées. L’évacuation du campement de La Chapelle a eu lieu dans des conditions inacceptables et l’expérience même des sorties de campement plus récentes comme celle du square Eole doit être mise à profit pour le quai d’Austerlitz.
Nous demandons donc :
– Qu’il n’y ait pas de présence policière (avec les risques de violence qui peuvent en découler) lors des opérations de sortie du campement vers des lieux d’hébergement,
– Qu’une information préalable soit donnée aux migrant-e-s et au collectif de soutien, dans des délais suffisants, sur les dispositifs et lieux d’hébergement, la localisation et la durée des héberge- ments : celle-ci doit être la même pour tous, sans tri préalable selon leur situation,
– Que la répartition dans les différents lieux d’hébergement tienne compte du souhait des personnes qui voudraient rester ensemble,
– Que les migrant-e-s puissent être accompagnés par des soutiens connus d’eux dans les cars qui les mèneront aux lieux d ‘hébergement,
– Que les personnes momentanément absentes lors des opérations de sortie du campement puissent retrouver sans délai leurs effets personnels et accéder eux aussi aux hébergements prévus : mise en place d’une « bagagerie » et d’un accueil dans des locaux près du Quai d’Austerlitz,
– Que des repas soient fournis ou rendus possibles dans les lieux d’hébergement : pas d’héberge- ments hôteliers qui ne permettent pas la confection de repas,
– Que soit ouvert un guichet unique d’accueil des migrant-e-s pour leurs démarches administratives,
– Que les associations puissent avoir accès aux lieux d’hébergement pour maintenir le lien avec les migrant-e-s et les assister dans leurs démarches administratives,
– Qu’aucune mise en rétention ou assignation à résidence ne soit effectuée.
Le respect de ces conditions est la garantie d’une opération d’hébergement respectant la dignité des personnes !