
Réclamé par de très nombreux experts, recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le traitement préventif contre le sida peine encore à s’imposer comme un outil efficace contre un fléau qui continue à tuer plus d’un million de personnes par an dans le monde.
Trois ans après son autorisation aux Etats-Unis, la France a annoncé cette semaine que le Truvada allait, début 2016, être mis gratuitement à la disposition de personnes non infectées mais très exposées au risque de contamination par le VIH.
(...) Le traitement préventif, également appelé "prophylaxie pré-exposition" (PrEP), est autorisé aux Etats-Unis depuis 2012 pour les personnes séronégatives dont le partenaire est séropositif et pour les toxicomanes s’injectant des drogues.
Depuis 2014, la prescription de ce traitement quotidien - d’un coût élevé (plus de 1.000 dollars par mois) mais généralement pris en charge par les assurances maladies - a été étendue à tous les groupes à risque élevé d’infection, dont les homosexuels n’utilisant pas de préservatif.
Mais trop peu y ont recours et "nombre de médecins ne sont pas informés", déplorent les autorités sanitaires américaines estimant qu’un quart des homosexuels et bisexuels actifs et 20% des drogués utilisant des seringues devraient en bénéficier.
Au-delà des Etats-Unis, le traitement préventif est à ce jour uniquement accessible au Québec où les médecins ne sont pas tenus de préciser si le Truvada est utilisé à titre préventif ou curatif, alors même que la PrEP n’est pas officiellement homologuée au Canada. (...)
En France, où la boîte de 30 comprimés de Truvada coûte 450 euros, les médecins auront le choix entre un traitement quotidien et un à la demande (deux comprimés avant le rapport à risque, un troisième le lendemain et un quatrième le surlendemain).
La première modalité de traitement a été validée par des études américaines et britanniques tandis que la seconde n’a été validée que par une étude française. (...)