
Les matières plastiques facilitent notre quotidien, favorisent l’hygiène en milieu hospitalier et s’intègrent dans d’innombrables objets qui ne pourraient exister sans eux. Mais le jeu en vaut-il la chandelle quand environnement et santé publique sont sérieusement affectés ?
Le monde a besoin d’une seconde révolution du plastique.
(...) Rolf Halden est le directeur du Center for Environmental Security du Biodesign Institute de l’Arizona State University. Il est spécialisé dans l’étude d’impact de l’expansion de produits chimiques dans l’environnement, tant du point de vue de la santé humaine que de la pollution environnementale. Dans l’article en question, il propose une analyse détaillée des effets de l’industrie plastique. Pour les quantifier, il a suivi le chemin des matériaux de leur création à leur élimination. (...)
la fabrication du plastique n’est pas judicieuse en soi. Les matières plastiques sont constituées d’un ensemble de monomères liés pour former des macromolécules. Aujourd’hui, plus de 20 grandes formes de plastiques existent. L’utilisation du plastique coûte cher à la santé humaine et à l’environnement. Une exposition de longue durée au plastique peut interagir dans l’équilibre chimique du corps humain. (...)
Dans le monde, plus de 300 millions de tonnes de plastiques sont produites par an. Environ la moitié de ce qui est produit est jeté dans l’année. Aux États-Unis, entre 15 et 25 % des déchets des hôpitaux sont en plastique. Si les plus récents sont biodégradables, la plupart de ces déchets sont incinérés ou enfouis dans des décharges. Ces rejets ne peuvent avoir que des inconvénients environnementaux. La pollution des sols est dangereuse pour l’agriculture. Mais un des risques les plus préoccupants est que l’enfouissement du plastique pourrait bien polluer les nappes phréatiques, qui constituent notre principale source d’eau potable.
La recherche actuelle offre toutefois un espoir. Des plastiques biodégradables sont actuellement développés en utilisant du dioxyde de carbone et du monoxyde de carbone. La technique offre un double avantage. Le sac plastique devient un puits de carbone d’une part et évite la concurrence avec l’alimentation humaine d’autre part. En effet, les matières plastiques biodégradables sont jusqu’à présent fabriquées à partir de matières végétales comme le maïs. (...)
Néanmoins, la principale source de matières plastiques qui pollue l’environnement est la surexploitation des articles à utilisation éphémère.