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Greek Crisis
Salamykonos
Article mis en ligne le 5 mai 2015

La Grèce n’a toujours pas fait faillite. Elle a toutefois dignement fêté son premier mai 2015... près des plages. Plus exactement, c’est son sixième 1er mai et indubitablement le sixième été consécutif sous la Troïka... institutionnalisée. Temps nouveaux, déjà mal vieillis.

(...) Devant donc les embarcadères de Pérama, de nombreux membres de l’Aube dorée, hommes et femmes, distribuèrent tracts et journaux du mouvement néonazi, aux excursionnistes déjà agacés pour un rien du 1er mai. Drapeaux, symboles, allure paramilitaire... l’ambiance de cette autre nouvelle Grèce y était, à travers toutefois une drôle d’atmosphère en somme assez... raide. (...)

Par ces temps qui courent autant, Place de la Constitution, un retraité a fait son apparition, parousie alors porteuse d’un message... politique bien clair, rédigé en anglais : “Jésus, de ta grâce, viens sauver la Grèce”. Errant entre les badauds et les touristes, alors inusables catégories socioculturelles ayant... si vaillamment remplacé les manifestants.

Sauf que parfois certains ouvriers et employés (ou retraités), issus, tantôt d’une entreprise, tantôt d’une usine, manifestent en petit nombre devant le ministère du Travail, à l’instar d’une poignante poignée d’hommes et femmes, réclamant récemment la reconnaissance de leur travail dans une usine, comme relevant de l’insalubre et du dangereux.

Pas si certain... au pays des Conventions Collectives abolies (et pas encore rétablies), d’ailleurs, on vient de l’apprendre (sauf que tout le monde le savait déjà) que le FMI exige du gouvernement SYRIZA/ANEL en guise de préalable avant tout accord, la poursuite engagée dans la politique d’abolition des droits du travail, dont la “libération” (sic) des licenciements, et autant en passant, du démantèlement progressif de la Sécurité Sociale (restante). Les medias prétendent pourtant que la Grèce serait tout de même assez près d’un accord avec les “Institutions”, c’est à dire avec la Troïka ainsi “euphémisée” (radio 105,5 - SYRIZA, le 4 mai). (...)

Les syndicats quant à eux, ils ont célébré (en ordre toujours dispersé) la dite fête du travail... au pays du grand chômage et des apraxies... quant aux fonctions motrices et sensitives aux soubassements de la société. Manifestations peu suivies et passablement ignorées il faut dire par la majorité des intéressés potentiels. De passage par le Pirée par exemple, les automobilistes à destination de Pérama et donc de Salamine, observèrent sans rien voir, ces manifestants... des gauches, à la manière de ceux qui devancent gênés, un cortège funèbre croisé par hasard et qui ne les concerne pas.

Il faut dire aussi que pour une fois, le port principal du Pirée était complètement à l’arrêt durant toute la journée du 1er mai et seuls les petits ferrys assurant la liaison entre Pérama et Salamine sont restés opérationnels un tel jour. (...)

Devant même les incertitudes qui subsistent concernant la monnaie des Grecs, voire des autres... eurocratisés, les plus aisés et les ayant encore vraiment les moyens, disons ceux qui appartiennent au tiers ou au quart de la population du pays, transforment en ce moment leurs avoirs déjà retirés des banques grecques... en voitures neuves, voire en appartements, devant l’étonnement envieux et crispé des autres. (...)

Le mausolée social européen, celui de l’étendue classe moyenne se dessine alors à sa manière inégale comme inégalée, à Athènes comme ailleurs. Mutations en vagues. Des boutiques ferment, d’autres s’ouvrent, à la manière de ce nouveau restaurant au centre d’Athènes : “Nous avons ouvert pour nous remémorer ensemble la cuisine grecque traditionnelle, faite maison. De 11h à 18h, prix des plats à partir de 3 euros”. Encore une fois... les goûts s’adaptent aux vagues on dirait. (...)

. La Grèce n’aurait pas fait faillite, sauf que d’après les reportages ayant encore un sens dans les journaux, la situation des hôpitaux d’Athènes s’empire sérieusement.

“Les lacunes ou les difficultés et les retards dans la fourniture des matériaux et des objets du quotidien, qui, dans les quatre dernières années étaient en effet monnaie courante, mais aujourd’hui, elles sont de retour de manière plus pressante.”

“Dans les produits d’épicerie il y a par exemple un énorme problème. On se bat pour être en mesure de faire livrer du fromage, de l’huile, ou du pain grillé, explique le directeur de l’un des plus grands hôpitaux du bassin athénien. Cette situation est imputable au fait que les hôpitaux n’ont reçu que partiellement leur subvention d’État de janvier, et depuis, plus rien. 90% à 95% des hôpitaux sont financièrement à sec. Les patients arrivent... munis de leurs fournitures et parfois médicaments... en autofinancement obligatoire.”, quotidien “Kathimeriní” du 3 mai.

Temps nouveaux et temps mutants, étonnants et détonants mélanges. Êtres bien portants ou mal portés, malades sous le soleil. Mai 2015. Salamykonos !