
Notre vie a déjà changé. Peu d’apparences dignement... héritées demeurent encore plausibles et cependant, le quotidien tourne comme on aime dire. Les touristes se rendent en Grèce bien nombreux cette année, certains professionnels se frottent les mains, tandis que nos visiteurs aiment souvent photographier nos animaux adespotes (sans maître). La vie serait bien belle.
D’autres visiteurs, ceux des institutions troïkannes se trouvent déjà à Athènes, histoire de contrôler la mise en application du mémorandum III... chez les êtres... desposés (ayant un maître), telle est en réalité l’impression que les Grecs se fond de leur réalité recluse. Univers disparate comme disparu. Échanges difficiles, solidarités affaissées et privatisations glorieuses.
Puis, des rencontres au fil du temps, des retrouvailles sur le fil du rasoir social, de l’espoir à replacer si possible hors contexte, tout un art mort entre humains, une mort néanmoins jamais complète. Les conditions dites de travail se détériorent davantage, le cardiologue du coin n’est plus conventionné car il n’était plus remboursé en réalité, le physiothérapeute de la rue haute s’installera certainement au Luxembourg.
Sauf que les Cariatides de la rue des Saints Sans Corps (Assomates) et de la maison néoclassique du numéro 45, immortalisées durant le siècle bien dernier, entre autres, par le peintre Yannis Tsaroúchis et par le photographe Henri Cartier-Bresson, ont aussi conservé la place qui est la leur. (...)
Nos gauches endurent d’ailleurs autant, leur dernier secours d’un passé résolument... déshistorisé, temps certainement modernes. Lors d’une réunion récente dans un amphithéâtre décadent et sali de la vieille École Polytechnique, ceux de l’Unité populaire (ayant quitté SYRIZA en août), se livrent comme ils le peuvent à un piètre exercice d’auto-psychanalyse.
Ces braves gens, habitués des rouages, des luttes, comme des méthodes des partis de la gauche, ne réalisent pas tout à fait qu’ils n’appartiennent plus à un quelconque corps politique, devenant ainsi les nouveau... Assomates politiques, un peu à l’image des Saints Sans Corps et pourtant parfois bien souriants. (...)
en cette rentrée scolaire 2015, 2032 écoles en Grèce, viennent de déposer une demande d’aide alimentaire d’urgence à distribuer aux élèves scolarisés au sein de leurs établissements, étant donné que près d’un demi-million d’enfants en Grèce vivent dans la pauvreté. Mémorandum III. (...)
Canapés abandonnés en ville, travail en perte... libre, petites histoires modernes, tel est le sens de la compostions grecque du moment. La presse croit s’occuper de l’élection en cours du nouveau chef au parti de la Nouvelle démocratie, les gens s’en moquent et les journalistes comme ils savent bien le faire parfois, ils brassent de l’insignifiant. “Fermez les télés et ignorez les journaux”, s’exclamait récemment un vieillard dans un café. Décidément, peu d’apparences dignement... héritées demeurent encore plausibles. (...)