Un an et demi après le passage de l’ouragan Irma, l’île de Saint-Martin n’est pas encore reconstruite et les traumatismes psychologiques émergent. Une famille témoigne.
Q ue s’est-il passé ? » Seule cette phrase anodine a pu franchir les lèvres de Cassandre lorsqu’elle et sa famille ont vu le toit et l’étage de leur maison emportés par les vents, leur terrasse recouverte de débris de charpente, de meubles, de vêtements…
Quand l’effondrement rend malade
La peur de l’effondrement a un nom : « solastalgie ».Unnéologisme construit en 2007 à partir du terme anglais solace, « réconfort », et algie, « douleur », par un philosophe australien de l’environnement, Glenn Albrecht (1). Insomnie, angoisse, dépression : la solastalgie est un concept qui désigne la souffrance morale affectant des personnes conscientes qu’il n’y a pas de « planète B ». Des militants du climat peut-être, mais surtout des victimes de catastrophes, qu’elles soient atteintes d’un syndrome de stress post-traumatique et/ou anxieuses de voir la catastrophe – ouragan, tsunami, inondations… – se répéter. Les recherches sur le sujet se poursuivent depuis une quinzaine d’années dans la littérature scientifique anglo-saxonne, mais trop peu en France. (...)