
Pour rappel de la situation mise à jour, Cesare est actuellement soumis à une classification AS2 (haute sécurité). Une classification réservée normalement à une personne hautement dangereuse (40 années après les faits, d’une vie d’écrivain bien remplie avec plus d’une quinzaine de publications à son actif, toujours parfaitement intégré socialement malgré de constants obstacles).
Il est à l’isolement de fait depuis 16 mois à ce jour, étant le seul de ce régime spécial de sa prison.
À la demande de transfert vers la prison de Rome ou celle de Milan, plus près de son avocat et de sa famille, à été opposé un projet de transfert vers la Calabre, dans une prison dédiée au terrorisme islamiste.
- La visio-conférence, finalement concédée, pour voir son fils de 5 ans (qui vit au Brésil) est limitée à 10mn (ou 15 ?).
- Le repas chaud est toujours en option au choix avec l’heure de promenade de façon à interdire toute interaction avec les autres détenus qui partent manger à la même heure.
- Sa santé se dégrade. Une hépatite a été diagnostiquée, et il y a une suspicion de prostatite.
- Un régime alimentaire compatible avec son état de santé ne lui a pas été accordé, pas plus que le réchaud qui lui aurait permis de "cantiner" comme les autres détenus, de façon à pourvoir lui-même tant bien que mal aux exigences de la maladie en matière nutritive.
- Il rapporte également plusieurs situations d’intimidations préoccupantes venues entraver ses démarches pour obtenir des conditions de détentions plus dignes.
SOMMES-NOUS DES HOMMES OU DES CAPORAUX ?
Être persécuté par un pauvre d’esprit comme Salvini suscite plus de peine que de colère. Peine pour ces personnes, malheureusement trop nombreuses, qui se réjouissent des bassesses habiles d’un homme qui, malheureusement pour la République, siège sur les bancs du Sénat. Peine encore pour l’ignorance générale concernant les conditions de vie réelles du prisonnier. Pour les ravages occasionnés par un justicialisme hypocrite et des scélérats qui se répandent sur les écrans de télévision ou les pages de certains journaux nationaux. On doit être attentifs aux mots qu’on prononce, disent les sages, car ils tuent. Et alors, il ne suffira plus d’être du bon côté des barreaux pour se croire à l’abri du massacre.
Puissent-ils y réfléchir ceux qui, bien qu’à juste titre en colère et saturés de tromperies, adoptent trop facilement le langage inapproprié des chacals habituels en quête de leurs votes.
Il est triste de voir à quel point l’expression de l’hôtel 5 étoiles pour les prisonniers est répandue (...)
Il ne suffit donc plus de laisser pourrir le détenu en prison, il faut aussi le priver du droit à la parole. On ne sait jamais, il pourrait avoir quelque chose d’important à dire ou un sentiment à exprimer. On lui bâillonne bouche et cœur tandis qu’on laisse déblatérer ceux qui ont fait du système carcéral une mine d’or. (...)
Il est fini le temps ou on se disait que quand tous sont contre un seul, ça vaut peut-être la peine d’entendre le point de vue de celui qui est resté seul.
Se peut-il que nous soyons entrés à reculons dans une ère où il est incontournable de s’en prendre sans cesse aux plus infortunés ? Est-il si difficile de comprendre pourquoi même un pape est contraint de nous rappeler que nous sommes tous dans le même bateau ? Ou bien ces mots perdraient-ils leur valeur dans la bouche du prochain migrant à mourir en mer, ou dans celle d’un prisonnier condamné au pilori populaire ? En ce moment, même des personnes insoupçonnables se font l’écho de faux prophètes qui vendraient le pays pour rester en selle sur une politique prédatrice. (...)
Le détenu est abandonné à son sort ou confié à la police pénitentiaire, dont la tâche, ce n’est pas sa faute, est de surveiller et de punir. Ce n’est là qu’un aspect, le plus évident, de la situation sordide , qui règne dans les prisons italiennes.
Abandonnés par une société civile mal informée, victimes de la vengeance et de l’incapacité de l’État à administrer la justice et la démocratie, les détenus se replient sur eux-mêmes pour survivre au châtiment impitoyable et aux persécutions. Ils s’organisent entre eux afin que même les plus malheureux aient de quoi se nourrir et résister aux déficiences du système. Et à la corruption généralisée, qui alimente l’animosité de ceux qui paient pour tout le monde et sont publiquement insultés. Le prisonnier se réfugie dans les codes ancestraux, parce qu’il ne lui est pas donné de connaître les différents outils pour affronter la vie avec dignité. La population détenue souffre en silence, tandis que les faiseurs d’opinion brandissent des figures terrifiantes. (...)
Voilà l’univers malsain du prisonnier, en guise d’hôtel cinq étoiles ! Dire que même les bêtes ne sont pas traitées de cette façon serait faire du tort à l’ours M49² qui passe par les fourches humaines ces jours-ci.
À propos des chacals. Si c’était un ennemi de classe qui avait insulté un communiste, ce serait une horreur. Mais s’agissant d’un caporal, cela fait seulement pitié.