
(...) C’est la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui devait représenter la France aux cérémonies du 20e anniversaire du déclenchement du génocide en 1994.
Dans une interview à paraître dans l’hebdomadaire Jeune Afrique,Paul Kagame a réitéré ses accusations contre la France de « participation » à l’« exécution » du génocide. (...)
Le président rwandais revient sur ce qu’il qualifie de « cas de la France » : il constate que « vingt ans après, le seul reproche admissible [aux] yeux [de la France] est celui de ne pas en avoir fait assez pour sauver des vies pendant le génocide ». (...)
Sur son blog, Alain Juppé, qui était ministre des Affaires étrangères au moment du génocide rwandais, a réagi très vivement à ces accusations qu’il qualifie d’« inacceptables ». Il écrit :
« Il serait aujourd’hui intolérable que nous soyons désignés comme les principaux coupables. J’appelle le président de la République et le gouvernement français à défendre sans ambiguïté l’honneur de la France, l’honneur de son armée, l’honneur de ses diplomates »
Au passage, le maire de Bordeaux s’étonne qu’un un collectif de rescapés, chercheurs, écrivains, chanteurs, journalistes et militants associatifs, « habitants de Bordeaux et citoyens attentifs », s’en soit pris exclusivement à lui dans une lettre ouverte publiée cette semaine et appelant l’Etat français à « reconnaître ses erreurs » dans le drame du Rwanda.
Alain Juppé relève qu’il était la « cible unique » de cette lettre ouverte :
« Comme si, à la date des faits, il n’y avait pas eu un président de la République, et, successivement, deux Premiers ministres, deux ministres des Affaires étrangères et deux ministres de la Défense ». (...)