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Rwanda-France : Responsabilités et financement du génocide
Article mis en ligne le 27 novembre 2018
dernière modification le 25 novembre 2018

La France, une des principales puissances économiques, est aussi l’un des principaux États créanciers de la planète, avec des créances bilatérales (c’est-à-dire sur des États tiers) de plus de 41 746 millions d’euros au 31 décembre 2016, soit 14,5 % de l’encours total des créances du Club de Paris (ce club sans aucun statut juridique regroupe les 21 principaux États créanciers et est hébergé à Bercy). De même, la France joue un rôle non négligeable dans les orientations du FMI et de la Banque mondiale, en raison du poids démesuré accordé aux pays riches dans ces institutions.

Cette position de la France – qui n’est pas sans rapport avec son histoire coloniale – est utilisée à outrance pour faire du fric : soutien aux dictatures, ventes d’armes, blanc-seing donné aux banques commerciales françaises, imposition de réformes libérales favorisant les multinationales, etc. Du fric réalisé en se moquant de la souveraineté des peuples, que l’on appauvrit en leur demandant de payer des dettes illégitimes et odieuses quand elles ne sont pas illégales, et souvent insoutenables puisqu’elles exigent de sacrifier des droits humains fondamentaux afin d’être remboursées. En voici quelques exemples. (...)

"L’annulation de la dette du Rwanda envers la France ne serait qu’un timide premier pas pour admettre la responsabilité de Paris dans une tragédie qui a fait près d’un million de victimes, majoritairement civiles"

La politique française au Rwanda s’inscrit dans un contexte plus large de relations néocoloniales, voire mafieuses, entre l’Élysée et les anciennes colonies françaises et européennes (le Rwanda a été colonisé par la Belgique) depuis les indépendances, traditionnellement appelée Françafrique. La reconnaissance de ses responsabilités accompagnée d’excuses officielles pourrait constituer une seconde étape vers la fin d’un système qui n’a que trop duré. (...)