Médecins du monde dénonce des expulsions de squat sans vrai dialogue.
Les expulsions de squats occupés par des familles roms se sont accélérées ces dernières semaines sur la Communauté urbaine de Bordeaux. C’était prévu et attendu depuis la circulaire du 26 août 2012 « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites », voulue par le ministère de l’Intérieur.
Pour l’antenne régionale de Médecins du monde, organisation très présente à Bordeaux, le bilan est sans appel. « Une grande majorité des expulsions se fait toujours sans diagnostic préalable et sans solution de relogement pourtant prévus par la circulaire. Les équipes de Médecins du monde dénoncent ces expulsions abusives et constatent des situations sanitaires d’urgence dans ses programmes « bidonvilles » partout en France », écrivait l’organisation humanitaire dans un communiqué publié au plan national le 22 août.
« Nous faisons un constat identique à Bordeaux et sur la CUB, dit Perrine Laissus, coordinatrice technique pour la délégation Aquitaine de Médecins du monde. (...)
« Localement, nous avons été reçus par le préfet délégué à la sécurité. Nous reconnaissons que depuis l’avenue Thiers début juillet, les arrêtés d’expulsion sont légaux. Nous comprenons aussi que la présence de ces squats, qui sont pour nous des bidonvilles, constituent une nuisance pour les propriétaires et pour les riverains. Mais nous dénonçons le fait que ces expulsions aient eu lieu sans véritable diagnostic. Pourtant le Centre d’orientation sociale a reçu des subventions pour les réaliser. Mais nous n’avons jamais eu connaissance des résultats. »
« Remise en errance »
Pour la délégation Aquitaine de Médecins du monde, les différentes expulsions qui ont eu lieu, depuis celle de l’avenue Thiers, jusqu’à celles plus récentes du quai Hubert-Prom, mardi dernier et de la rue Lucien-Faure vendredi, se sont déroulées dans des conditions acceptables mais débouchent systématiquement « sur une remise en errance des personnes qui s’y trouvaient ». (...)
Médecins du monde réclame que des réponses durables soient apportées. Ce que revendiquait la circulaire du 26 août 2012. « La question qui se pose n’est pas celle des squats de Roms, mais de citoyens européens qui vivent dans des bidonvilles chez nous, relève Perrine Laissus. (...)