
Femme, noire, musulmane, jeune, intello, féministe, antiraciste, authentique, cultivée, pacifiste, une française en France victime expiatoire de blancs hystériques, de blanches laïco-racistes, de républicains-réacs incultes, bref de ce vrac de français rabougris. Mais notons particulièrement de ces républicains printaniers aux feuilles brunes qui ne supportent pas ce genre d’arc-en-ciel de la diversité.
Car ‘Femme, noire, musulmane’, Rokhaya Diallo est d’abord à leur yeux la triangulation obscène de nos différences en marche. ‘Intello, féministe, antiraciste’, elle est douée de parole, a un certain talent, sait défendre ses idées, fait preuve de pédagogie dans le débat, demeure calme et solide sur le terrain de la polémique, elle représente, exprime les attentes légitimes et respectueuses de millions de français noirs, arabes ou musulmans sous le feu permanent des accusations et de la discrimination.
Tandis que les printaniers accusent la "non-mixité" en réunion (bien banale dans le militantisme), ils l’organisent violemment dans les institutions. Qu’ils combattent toutes accusations du "racisme d’état", ils le prolongent à la moindre occasion. Et quand le racisme est déjà dans les institutions, comme dans la police (condamnée) ou à l’Académie Française par exemple, les printaniers ne le critiquent surtout pas. En réalité, ils s’en nourrissent avec duplicité ! En vérité, ce racisme voilé qu’ils drapent de vertu d’une laïcité obscurantiste inspire leur adversité sans laquelle ils n’existeraient pas dans cette France en mutation. Que l’un d’entre eux ait un problème existentiel, qu’il « a peur de disparaître » jusqu’à l’hystérie, dans un registre douteux, ils feront rendre gorge à cette France arc-en-ciel pour survivre à leur hiver. (...)