
C’est à la réalisation d’un vaste panorama des révolutions protéiformes du XVIIe siècle à nos jours, et sur plusieurs continents, que s’est attelée une équipe d’enseignants-chercheurs en histoire, sous la direction de Mathilde Larrère, maître de conférences à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, offrant au lecteur un ouvrage sobrement intitulé Révolutions. Quand les peuples font l’Histoire qui, dans la mesure d’un "beau livre" s’adressant à un public large de non-spécialistes, est sans aucun doute l’une des plus remarquables publications historiques de ces derniers mois. (janvier 2014)
Comme le rappellent les auteurs en exergue, "l’idée de ce livre est née au printemps 2011, au moment de l’éclosion des révolutions arabes. Eugénia Palieraki, spécialiste des connexions entre mouvements révolutionnaires, Maud Chirio et Mathilde Larrère, historiennes du politique aux XIXe et XXe siècles, décident alors de confronter cette actualité brûlante à une démarche historique rigoureuse. En juin 2013, elles organisent le colloque "D’une révolution à l’autre, histoire des circulations révolutionnaires" qui réunit les meilleurs spécialistes du sujet." Par la suite, dans un projet qui rejoint l’excellent ouvrage Pour quoi faire la révolution sous la direction des chercheurs de l’Institut d’histoire de la Révolution française (Université Paris-I) que sont Jean-Luc Chappey, Bernard Gainot, Guillaume Mazeau, Frédéric Régent et Pierre Serna, l’initiative de Mathilde Larrère et de ses collègues s’enrichira des contributions de deux spécialistes des phénomènes révolutionnaires dans deux aires culturelles particulièrement importantes : Félix Chartreux, spécialiste de la Russie, et Vincent Lemire, historien du Moyen-Orient.
Ainsi, cet ouvrage collectif à l’iconographie particulièrement riche et soignée, présente à la fois un travail éditorial de choix – il s’agit d’un bel objet, d’un "beau livre" au sens propre – mais vise également à renouveler l’historiographie scientifique des phénomènes révolutionnaires, envisagés sous l’angle comparatiste en présentant leurs invariants historiques, sur le plan social et culturel en particulier. (...)