
En appelant la révolution des tunisiens « révolution du jasmin » les médias français, garants de l’ordre et de la stabilité de l’Etat, ont joué leur rôle habituel : conforter l’image qu’on dresse des « étrangers » comme des sous hommes, soumis par nature, incapables de réagir par la violence et la raison au sort qui leur est réservé par leurs dictatures mais aussi par les lois anti-immigrés dans les « démocraties » occidentales.
Mais la révolution tunisienne ne s’est pas faite à coups de jasmin, elle n’a pas non plus été une « cyberévolution » des beaux quartiers. La révolution « Dégage ! » s’est faite pour honorer Mohamed Bouazizi à qui des flics de Sidi Bouzid ont confisqué ses marchandises après lui avoir craché dessus, qui a ensuite été chassé et insulté par un employé municipal. Elle s’est faite pour venger les manifestants de Kasserine,de Thala ou de Tunis assassinés par la police et au delà les révoltés de Gafsa réprimés en 2008 ou encore les milliers d’hommes et de femmes qui ont été humiliés, harcelés, emprisonnés, torturés ou tués par la police pendant les 23 ans de Ben Ali, et avant cela pendant la dictature de Bourguiba et avant cela encore sous la colonisation. (...).