
L’obstination alimente la protestation, le retrait la stopperait. Les coûts du 49.3 sont énormes, y compris pour les projets à venir. L’opinion soutient les blocages et les grèves. Sans retrait, la dynamique va clairement dans le sens de la montée du Rassemblement National.
Les coûts du 49.3 sont énormes, y compris pour les projets à venir, comme l’explique cet article du Monde. « Cette réforme concentre en effet la plupart des mécanismes aujourd’hui identifiés par la science politique comme nourrissant le ressentiment social qui alimente lui-même les partis populistes de droite radicale », y concluons-nous.
Le 49.3 signifie énormément de perte de crédit et de capacité d’action pour tout gouvernement qui succèdera à celui d’Élisabeth Borne : avec qui au Parlement ? Ce sera sans les syndicats.
L’opinion soutient les blocages et les grèves. Elle considère que le gouvernement provoque la radicalisation, de sa surdité face aux manifestations calmes, à l’expression claire et informée de l’opposition à la réforme. L’opinion ne va pas oublier et passer à autre chose.
À qui profiterait le #retrait ? Clairement, aux syndicats. Les syndicats restent très légitimes pour représenter l’opposition des actifs à la réforme des retraites, comme l’explique cet article.
Mais il vaut mieux concéder une victoire aux syndicats qu’au Rassemblement National, comme nous l’expliquions dans une note pour la Grance Conversation publiée la semaine dernière avec Paulus Wagner [Voir également cet entretien dans Mediapart]. Car sans retrait, la dynamique va clairement dans le sens de la montée du Rassemblement National.
Avec le retrait, les travailleurs et les travailleuses auront le sentiment d’avoir été finalement entendus. Et le gouvernement, et Emmanuel Macron, pourraient regarder un peu de crédit s’ils parviennent à présenter le retrait ainsi. (...)
En somme, un retrait suivi d’un débat sur les conditions et les relations de travail permettrait de sortir des blocages par le haut. (...)