Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Zone de non-droit
Régulez, y’a rien à voir.
Article mis en ligne le 24 août 2012

Il semble que ces der­niers temps, dans une optique éton­nem­ment mar­xienne pour un gou­ver­ne­ment socia­liste, on parle beau­coup de régu­la­tion du Net.

Car on sait bien que l’homme est un loup pour l’homme, que les méchants sont, eh bien, méchants, et que tout orga­nisme social détruit les plus faibles au pro­fit des plus forts, ce qui contraint le chef — for­cé­ment éclairé — à établir par la force et par la loi des règles de vie en commun.

La régu­la­tion.

Et tant pis si, depuis sa nais­sance et sur­tout depuis son for­mi­dable essort des 20 der­nières années Inter­net a tou­jours démon­tré sa résis­tance à toutes les dérives ci-dessus pré­sup­po­sées : s’il ne l’a fait il le fera, for­cé­ment, parce que, eh bien… Parce que.

On crai­gnait que le com­merce ne prenne la place de la libre expres­sion. On a vu l’inverse. On crai­gnait qu’AOL ne devienne le por­tail forcé du Web. On connait le résul­tat. On était sûrs que la publi­cité enva­hi­rait nos écrans, il a suf­fit d’un petit plu­gin pour la faire dis­pa­raître. On voyait Micro­soft impo­ser son propre HTML pro­prié­taire, on en rit encore. Nets­cape devait tuer les navi­ga­teurs libres, il est mort.

Où étaient nos régu­la­teurs ces 20 der­nières années, et com­ment Inter­net a-t’il pu sur­vivre sans eux ? A se deman­der, fina­le­ment, si nos pré­sup­po­sés ne seraient pas, tout sim­ple­ment, des men­songes qu’on nous a fait ava­ler pour mieux nous impo­ser des contrôles (mais je n’irai pas trop dans cette direc­tion liber­taire). Ou plus sim­ple­ment que la mise à plat des anciennes hié­rar­chies ver­ti­cales a permi d’exercer — un peu — cer­taines des liber­tés que nos consti­tu­tions étaient sup­po­sées nous garan­tir (mais pas dans les faits faut pas déconner).

Et que ces liber­tés nous ont per­mis (à ces « nous » qui for­mons ce réseau) de choi­sir un peu de notre ave­nir en nous appor­tant tout à la fois le savoir et le choix : le savoir quel était le dan­ger, et le choix d’aller voir ailleurs.

Un tel état d’a-régulation ne sau­rait durer, et, dans une récente chro­nique à suc­cès, Gaë­tan Pou­pe­ney nous le répète encore : si vous n’acceptez par d’être régu­lés, bande de petits che­na­pans, vous serez man­gés par le grand méchant Google (ou Apple, ou Micro­soft, ou Wana­doo ou AOL, #oupas).

Je passe les tech­niques de basse mani­pu­la­tion qu’il emploie pour convaincre que son employeur est le mieux placé pour nous gou­ver­ner : c’est de bonne guerre (enfin, disons que pour une 1ère année de mater­nelle es régu­la­tion c’est un bon élève). Mais sur le fond ? (...)