
Le préfet de Meurthe-et-Moselle a été interpellé par 17 associations et syndicats pour régulariser des personnes déboutées du droits d’asile. Des familles avec enfants dans l’impossibilité de se soigner correctement.
Le milieu associatif qui vient en aide quotidiennement aux sans-papiers fait le constat d’une précarité accrue par la crise sanitaire du coronavirus. Et c’est en voyant le Portugal faire un geste d’intégration durant cette crise exceptionnelle que 17 associations et syndicats ont fait une demande solennelle au préfet de Meurthe-et-Moselle. (...)
Des associations qui demandent à la préfecture de régulariser des familles déboutées du droit d’asile. Cela représente « une trentaine de familles intégrées, avec des enfants scolarisés » qui se retrouvent dans l’illégalité et l’impossibilité de se soigner à Nancy, mais aussi Neuves-Maisons ou dans le Pays-Haut.
Pour continuer à vivre, pas mal d’entre eux travaillent au noir, donc il s’agit de les remettre dans une activité classique, protégés par le droit du travail (...)
Des familles ou des jeunes majeurs qui ne peuvent pas repartir dans leur pays d’origine - les frontières sont fermées - et qui ne peuvent pas travailler autrement qu’au noir. Et avec le confinement, la débrouille n’est plus possible. Surtout, le côté sanitaire inquiète les bénévoles car faute d’accès aux soins, ces personnes sont vulnérables.
Familles et jeunes majeurs
Pour Philippe Leclercq, porte-parole du collectif qui compte notamment RESF, Médecin du monde, la Ligue des droits de l’homme ou encore le Syndicat des avocats de France : « beaucoup de ces familles n’ont pas accès à l’aide médicale, donc ils hésitent à consulter les médecins et s’ils ne sont pas soignés, il y a risque de transmettre le virus » et de noter que « ils ont trouvé des solutions pour continuer à vivre et pas mal d’entre eux travaillent au noir, donc il s’agit de les remettre dans une activité classique, protégés par le droit du travail ».
Les parents ont des propositions d’embauche et des jeunes ont des contrats d’apprentissage
Le communiqué du collectif précise que « les familles ou jeunes déclarés majeurs sont en France depuis plusieurs années et les parents ont des propositions d’embauche. Certaines personnes ont même produit des fiches de paie, des jeunes ont des contrats d’apprentissage ».
Pas de réponse de la préfecture
Et le collectif de poursuivre sa lettre au préfet : « nous sommes persuadés que vous nous suivrez sur les deux aspects de notre demande : la santé publique et le besoin de l’économie » et appelle au soutien des parlementaires.
Ce mercredi 15 avril, la préfecture et le gouvernement n’ont donné aucune réponse à la lettre adressée le 10 avril (...)
Depuis l’envoi de la lettre au Préfet, signée par RESF 54, de nouvelles signatures se sont ajoutées à cette lettre initiale, depuis sa publication sur cette page.
Voici l’ensemble des organisations qui signent cet appel :
par ordre alphabétique : Amnesty International, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT54), Association de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (ASPS), ATTAC 54, Droit au logement (DAL54), Espérance 54, État Généraux des Migrations (EGM Nancy Meurthe et Moselle Sud), Europe Écologie Les Verts Grand Nancy (EELV), Fédération Syndicale Unitaire (FSU54), Front Social 54, Ligue des Droits de l’Homme Nancy (LDH), Khamsa, La France Insoumise (LFI54) Lorraine-Grèce Solidarité Santé (LGSS), Médecins du Monde, Mouvement pour une Alternative Non violente (MAN), Mouvement de l’Objection de Conscience (MOC), Parti Communiste (PC54), Parti Socialiste (PS54), Réseau Éducation sans Frontière (RESF), Toit d’Urgence, Un toit pour les migrants, Syndicat des Avocats de France (SAF) Union Locale GGT Nancy