
Le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson, élu la semaine dernière, promet de changer de politique migratoire, en instaurant une sélection des migrants grâce à un système à points, tout en réfléchissant à une régularisation massive des sans-papiers déjà présents au Royaume-Uni.
Cet ancien maire de Londres et ex-ministre des Affaires étrangères est connu pour ses déclarations fantasques, mais aussi pour ses prises de position contradictoires. (...)
Concernant l’immigration, durant la campagne qu’il a menée auprès des parlementaires du Parti conservateur pour succéder à Theresa May, Boris Johnson s’est illustré par une déclaration tonitruante. Il a annoncé vouloir régulariser le statut de tous les sans-papiers présents sur le territoire britannique. Un nombre qu’il a estimé à 500 000 personnes rien qu’à Londres.
"Les personnes qui sont ici depuis 12 ans ou plus, depuis longtemps" et "n’ont pas eu de problèmes avec la justice (...), ont travaillé dur, mais ne peuvent pas payer d’impôt et ont toujours un statut illégal", a-t-il déclaré le 13 juillet. "Nous devons réfléchir à la façon de régulariser leur statut", a ajouté Boris Johnson. Des propos qu’il a réitérés jeudi 25 juillet, lors d’un discours devant la Chambres des communes, cette fois en tant que Premier ministre fraîchement élu. (...)
Un système d’immigration par points
Mais pour le nouvel homme fort du Royaume-Uni, la régularisation des migrants présents sur le territoire irait de pair avec un contrôle strict des frontières. Boris Johnson veut aussi mettre en place un système d’immigration à points après l’entrée en vigueur du Brexit.
"Nous devons être beaucoup plus ouverts à l’immigration de personnes hautement qualifiées, comme les scientifiques, mais nous devons également assurer au public que, lorsque nous quitterons l’UE, nous contrôlerons le nombre d’immigrés non qualifiés qui arrivent dans le pays", avait déclaré l’ex-candidat fin juin.
Dans un système à points, l’immigration professionnelle est soumise à une sélection sur des critères croisés. Au Canada par exemple, le niveau d’étude, de langue, l’expérience professionnelle, l’âge, l’emploi mais aussi la capacité d’adaptation sont des critères additionnés en points permettant ou non d’obtenir le droit de travailler sur le territoire canadien. En Australie, les migrants sont soumis à un test, dont le résultat est noté en fonction de critères très stricts. (...)
Or la politique australienne en matière d’immigration est connue pour être l’une des plus sévères parmi les pays occidentaux. Depuis 2013, l’Australie refoule systématiquement tous les bateaux de migrants traversant ses eaux territoriales. Les migrants qui passent au travers des mailles du filet, y compris les demandeurs d’asile, sont envoyés dans des centres de rétentions reculés du Pacifique, sur l’île de Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Pour le moment Boris Johnson n’a pas parlé de refouler les canots de migrants qui arrivent par la Manche. Mais il a dit que le Royaume-Uni devait "être plus sévères envers ceux qui abusent de notre hospitalité", qualifiant le système australien d’excellent système dont les britannique devaient "tirer des leçons".