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Réfugiés touaregs du Nord-Mali : « Les habitants au teint clair étaient massacrés »
Article mis en ligne le 28 janvier 2013

(De Nouakchott) Après trois jours de marche à travers le Sahel, Habaye Ag Mohamed vient d’arriver au camp de réfugiés de M’béra, en Mauritanie.

Ce commerçant touareg de 48 ans a fui les combats qui faisaient rage à Diabali, au Nord-Mali.

« J’ai tout perdu, les militaires maliens ont tout brûlé : ma maison, mes boutiques… Plus rien ne reste, mais ce qui compte c’est d’être vivant. »

Parti seul, il n’a aucune nouvelle de sa famille restée sur place. D’abord arrêté « sans raison » par des soldats maliens en poste à Diabali, avant l’arrivée des jihadistes et de l’armée française, Habaye Ag Mohamed a été relâché parce qu’il connaissait l’un de ses geôliers.

Peu de temps après, les extrémistes sont arrivés et ont mis l’armée malienne en fuite.

C’est alors qu’un ami soldat en poste à Ségou, ville abritant le commandement militaire pour la zone centre-ouest, lui a conseillé de partir, loin et vite. Surtout avant que les troupes loyalistes ne reviennent dans la ville pour en chasser définitivement les islamistes armés, avec l’aide de l’armée française.

« Cela pouvait me coûter la vie, comme à deux Touaregs qu’ils ont déjà tués à Siribala, près de Niono, en les désignant comme des extrémistes. D’ailleurs, le soldat qui m’a averti, lui-même d’origine touarègue, était en train de déserter sa propre armée par crainte de représailles du fait de son appartenance ethnique. »

Un non-sens, puisque la majorité des populations du Nord-Mali, Touaregs compris, a soutenu l’intervention armée pour chasser les islamistes. (...)