
Le Président de la République a confirmé hier que le chantier de la dépendance sera son prochain grand chantier, ouvrant ainsi 6 mois de concertation. Si la FNATH se réjouit de l’annonce de la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale, mesure qu’elle préconise depuis plus de 10 ans, elle pointe toutefois les nombreuses contradictions du chef de l’Etat et le flou des annonces.
Les propositions sur le financement sont restées floues et contradictoires. Jusqu’à présent, toutes les déclarations du président de la République reposaient clairement sur le recours sur succession et sur un financement assurantiel en excluant toute augmentation de la CSG. On peut légitimement s’interroger sur le périmètre des négociations qui vont s’ouvrir, alors que sur la question du financement le Gouvernement s’est toujours montré hostile à toute discussion.
En estimant hier qu’il fallait respecter la « dignité des vieux », le président de la République a évacué la question de l’accompagnement des personnes handicapées, alors même que le 13 septembre dernier il avait affirmé aux associations, dont la FNATH, que « le chantier de la dépendance concernera les personnes handicapées ».
Pour la FNATH, cette nouvelle branche, qu’elle appelle de ses vœux depuis de nombreuses années :
– doit permettre un financement pérenne de la dépendance. La FNATH rejette l’intervention dans ces domaines des assurances privées, alors qu’il s’agit d’un risque majeur qui doit être pris en charge par la solidarité nationale, essentiellement au sein de la sécurité sociale, seule à même de préserver un accès universel aux prestations et une égalité de traitement pour tous. La dépendance n’est pas un bien marchand ;
– doit permettre la création d’une prestation de compensation couvrant l’ensemble des besoins des personnes dépendantes, quel que soit leur âge, partant d’une évaluation personnalisée des besoins des personnes comme le demandait le conseil de la caisse nationale de solidarité dans son rapport d’octobre 2007. Elle ne pourra se limiter à l’accompagnement de la dépendance des personnes âgées mais devra aussi prendre en charge les dépenses liées à la perte d’autonomie des personnes handicapées ;
- doit mettre à contribution de manière équitable toutes les catégories sociales, actifs et inactifs, et tous les revenus -y compris du capital et du patrimoine- et pas seulement les salariés, ce que le lundi de Pentecôte travaillé ne permet pas.
