
(...) Qu’ils soient vieux ou jeunes, littéraires ou pas, les internautes ont réagi en nombre. Mais aussi des municipalités, des syndicats, des personnalités politique et même des clubs de foot ! Contribuant à en faire le sujet phare des discussions de la journée sur les réseaux sociaux.
Sauf que le débat n’a pas vraiment lieu d’être : il est "old", comment disent les twittos ! La réforme, une initiative de Michel Rocard, a en réalité été adoptée en 1990…
Mais elle était déjà l’objet de réticences et, malgré sa publication au Journal Officiel, elle était depuis restée lettre morte. En 2008, une publication au Bulletin Officiel de l’Education nationale – dont Xavier Darcos était le ministre, sous la présidence de Nicolas Sarkozy – mentionnait que "l’orthographe révisée est la référence". Là encore, cette préconisation est pourtant restée sans suites. Si c’est aujourd’hui le branle-bas (ou branlebas, les deux sont désormais acceptés) de combat autour de cette réforme datant d’il y a un quart de siècle, c’est parce que tous les éditeurs de manuels scolaires ont décidé de la mettre en oeuvre pour la rentrée 2016. Tous les éditeurs, et non de manière disparate, comme c’était le cas jusqu’alors. (...)
Du côté des politiques, la mise en application de cette nouvelle orthographe a surtout fait réagir à droite. "Avec la #RéformeOrthographe c’est une nouvelle fois le nivellement par le bas qui prime sur l’exigence, qui fait naître l’excellence", a regretté le député LR des Alpes-maritimes, Éric Ciotti. Tandis que Florian Philippot, vice-président du FN, s’indignait dans un tweet tout en circonflexes : "Face à l’infâme et bête réforme, devant laquelle quelques démagogues se pâment, parce que le français est notre âme, #Jesuiscirconflexe". Enfin, le syndicat étudiant UNI a enfoncé le clou dans un communiqué – qui n’était pas lui-même exempt de belles fautes de français – en lançant une pétition contre "la réforme de l’orthographe de Najat Vallaud-Belkacem", ministre de l’Éducation Nationale qui, selon eux, "d’un trait de plume (…) se croit autoriser (sic) à bouleverser les règles de l’orthographe et de la langue française". Pourtant, pas de chance, celle-là, on ne peut pas la reprocher au gouvernement actuel !