
– L’arrêté officiel prévoit un chargement en combustible avant le 11 avril 2017
– L’Enquête publique et le Débat national sont caducs et devront être refaits
– L’abandon du projet est désormais inévitable
Le 10 avril 2007, signant le décret de création de l’EPR de Flamanville(*), le Premier ministre Dominique de Villepin pensait voir vraiment large en accordant 10 ans à EDF pour construire le réacteur et le charger en combustible, le chantier devant théoriquement être bouclé en 4 ans et demi.
Or, de malfaçons en accidents de chantier, d’erreurs de conceptions en fautes de construction, EDF reconnait aujourd’hui que le réacteur EPR ne sera pas mis en service avant "le quatrième semestre 2018". Il est donc avéré que la date limite du 11 avril 2017 ne sera pas respectée, comme l’Observatoire du nucléaire le prévoyait dès 2012 (**).
Une bataille juridique se profile : les autorités françaises vont probablement signer à la sauvette un arrêté complémentaire repoussant de quelques années la date limite de chargement du réacteur mais ce subterfuge sera attaqué en justice et ne masquera pas la réalité : l’arrêté de création sera caduc le 11 avril 2017, ainsi que l’enquête publique et le Débat national(***) officiel (CNDP) qui devront donc être refaits.
Ces procédures prendront plusieurs années et repousseront d’autant la mise en service de l’EPR, à supposer que la cuve du réacteur - qui présente des zones de faiblesse largement en deçà des limites exigées - soit utilisable, ce qui fera aussi l’objet d’une bataille juridique si l’Autorité de sûreté nucléaire ne prend pas ses responsabilités en interdisant l’utilisation de cette cuve. (...)