
Notre-dame-des-Landes, le récent abandon du projet d’aéroport, la Zad et en France et en Europe de « nombreuses luttes contre des projets tout aussi inutiles et imposés », des mobilisations territorialisées s’inscrivant dans une histoire longue, des actions de désobéissance civile, des occupations, des violences policières, « L’analyse par les conflits, que nous adoptons ici, permet d’avoir une lecture plus intégrée au paysage social et politique et d’éviter l’écueil d’isoler les objets supposés relever du champ de « l’environnement », un domaine considéré comme politiquement neutre », ce qui fait lien et/ou sens entre les différentes luttes de territoire, l’articulation de revendications locales et globales, la construction d’actions collectives et de projets alternatifs contre la « gouvernance » et la dépolitisation des enjeux.
Hier, en France, le Larzac, Plogoff, Creys-Malville ; Eau noire en Belgique ; des luttes aussi contre des barrages sur la Loire, la construction de pistes à Roissy, les développements de lignes grandes vitesses, le tunnel du Somport, le canal Rhin-Rhone, etc. Hier et aujourd’hui, des grands projets inutiles et imposés.
Les auteur·es abordent les coûts et les impacts, l’imaginaire sous-jacent, la question des besoins des populations, la définition de l’intérêt général, les partenariats publics-privés et les régimes de concession, la privatisation des services et des infrastructures, la corruption, les conflits d’intérêts, les trafics d’influence, les études minimalistes des impacts sur l’environnement, les décisions prises ailleurs… (...)
Les auteur·es utilisent la notion de « résistance éclairée » et parlent, entre autres, de solidarités, de proximité, d’interactions sociales, de processus s’auto-renforçant, d’écologie et de ruralité mais aussi des tensions (sans aborder les réelles contradictions liées à l’imbrication des rapports sociaux ou aux temporalités). « Pour alimenter leurs arguments, les opposants, souvent profanes au début de la lutte en ce qui concernent les déchets, la prison, le nucléaire, les transports ou autre, acquièrent progressivement des connaissances diverses (scientifiques, techniques, juridiques, procédurales, vernaculaires ou institutionnelles) ». (...)
« L’espace menacé est transformé par les nouvelles pratiques de ses défenseurs et, dans le même temps, cet espace transforment ceux qui le pratiquent au quotidien ou de façon plus ponctuelle », des discours contre-hégémoniques et des pratiques alternatives ou disruptives, de la place des habitant·es dans les espaces de vie, du « commun » créé par les luttes, de la dé-naturalisation des problèmes environnementaux pour s’attaquer à leurs causes profondes… (...)