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Razan el-Najjar, emblème d’une Palestine blessée à mort
Article mis en ligne le 9 octobre 2018

Tuée par un sniper israélien à la frontière de la bande de Gaza, la jeune secouriste est le sujet d’un documentaire qui va être montré dans une vingtaine de villes françaises. Politis a rencontré ses parents.

L’occupation m’a privée du rêve pour lequel j’ai vécu toute ma vie. » Sabreen el-Najjar se livre à la caméra d’Iyad Alasttal dès les premières minutes de son documentaire. Ce « rêve » était celui de voir Razan, sa fille aînée – sa « première joie » – porter la robe de mariée, et lui offrir ses premiers petits-enfants. Le destin en a voulu autrement : le 1er juin 2018, en pleine « grande marche du retour » où des civils palestiniens réclament pacifiquement la levée du blocus israélien de Gaza, une balle de fusil tirée par un sniper traverse la poitrine de Razan el-Najjar, qui succombe une demi-heure après.

Le lendemain, les obsèques de la jeune femme réunissent des milliers de personnes. Le scandale est même relayé par les médias internationaux. Il s’agit pourtant d’un décès au milieu de dizaines d’autres (166 depuis le 30 mars) et de milliers de blessés. Mais Razan el-Najjar, 21 ans, était aussi une secouriste, bénévole, portant la veste blanche du personnel de santé sous l’égide de l’Autorité palestinienne, et du PMRS (Palestinian Medical Relief Society) dont le symbole du croissant et de la croix rouges est représenté en gros dessus. (...)

orsqu’on lui demande quel témoignage il vient délivrer, le père de Razan demande en arabe palestinien « une position claire de la France pour soutenir le peuple palestinien, et réclamer son droit de retour. Il faut lever de manière définitive le blocus aérien, maritime, terrestre que nous subissons ». Sa femme Sabreen ajoute le besoin de « dévoiler les crimes d’occupation israéliens commis contre le peuple palestinien ».

Les parents de Razan se sentent contraints de rappeler que les conventions de Genève assurent la protection des personnes travaillant dans l’humanitaire, demandant à ce titre qu’une pression soit exercée par la communauté internationale sur Israël pour qu’elle respecte les traités internationaux, notamment ceux dont elle est signataire. Par la même occasion, ils demandent la mise en place d’un tribunal pénal international relatif aux « crimes » de guerre d’Israël – comme ce fut le cas pour le génocide rwandais de 1994, ou pour les guerres de Yougoslavie (1991-2001).(...)

Le documentaire a été financé via une campagne de dons lancée par l’Association France Palestine Solidarité et l’Union juive française pour la paix, que Iyad Alasttal tient à remercier, tout comme les associations Le Temps de la Palestine et Artists for Palestine, pour leur soutien. D’une durée de 31 minutes, le documentaire sera diffusé pour la première fois ce mardi 9 octobre à Paris, mercredi 10 à Lille et dans 16 autres villes jusqu’au 6 novembre à Saint-Nazaire.

La liste complète des lieux de projection est consultable sur le site de France Palestine Solidarité.