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MRAP
ROUEN : COMMENT LA HAINE PEUT TUER
Communiqué Paris le 23 juillet 2019
Article mis en ligne le 24 juillet 2019

Mamoudou Barry, un jeune chercheur de l’université de Rouen, d’origine guinéenne, est mort le 19 juillet, roué de coups dans la rue par un individu qui proférait des propos évidemment racistes

« Vous les sales noirs, on va vous niquer ce soir ». Il faisait allusion au match qui devait avoir lieu le soir même entre le Sénégal et l’Algérie. Le MRAP partage avant tout la douleur de sa femme, sa fille et ses proches. Il condamne avec fermeté ce meurtre raciste.
Mais il pose aussi des questions. L’individu présumé coupable a été interpellé et interné en hôpital psychiatrique. Sa responsabilité ne sera peut-être pas retenue au niveau juridique. Son origine turque montre d’ailleurs une certaine confusion mentale dans son identification à l’Algérie par rapport à une personne noire, dont il ne connaissait en rien l’origine. L’information judiciaire ouverte retenant la circonstance aggravante de racisme, le MRAP se constituera partie civile.
Est-ce à dire que le racisme n’est pas partie prenante de ce crime ? Le MRAP considère que la haine et le racisme sont aussi des phénomènes sociaux. Lorsque des discours ambiants mettent en avant et encouragent le rejet de l’autre, ils peuvent fixer les pulsions agressives des individus, y compris quand elles ont des caractères pathologiques. Il est de notre responsabilité de combattre tous les discours de haine, qu’il ait une origine raciste, xénophobe ou même simplement sportive, lorsque la compétition légitime mais amicale est mal comprise. Ces discours, lorsqu’ils imprègnent notre société, engendrent les insultes, puis la violence, et enfin les drames comme celui de Rouen.