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Qui a (vraiment) fait tomber les nazis ?
Article mis en ligne le 27 septembre 2017

Un indice : ce n’est pas la rue. Quoique ?

Moi, je dois vous le dire tout de suite, j’aime bien Jean-Luc Mélenchon. J’ai pleinement conscience que le bonhomme agace, pour la bonne raison qu’il m’agace à peu près autant que la mauvaise foi d’une bonne partie de ceux qui le vilipendent pour un oui ou un non. Et puis il arrive qu’à forcer le trait, on dépasse un peu les bornes.

Voyez par exemple, sa dernière sortie sur la rue « qui a abattu les nazis », qui répondait à celle du président de la République qui affirmait que « la démocratie, ce n’est pas dans la rue. » Voyez comme elle est montée en épingle. Mais voyez comme Mélenchon est obligé de se fendre d’un long post de justification. On croit avoir touché le fond et soudain, Christophe Castaner parle des « casserolades » de Mélenchon qui rappellent celles qui ont fait tomber…. Salvador Allende. C’est dimanche et on est bien !

Mais tout de même et au-delà de la polémique, qui a fait chuter les Nazis ? Et bien une fois encore, il va falloir plaider pour ce que politiques de tout bord aiment bien oublier en général et quand ils parlent d’histoire en particulier : la multi-causalité.

Pour ceux qui n’y connaissent rien en histoire, j’ai un petit truc infaillible qui va vous aider à vous y retrouver : si quelqu’un vous explique qu’un événement s’est produit en raison d’un seul et unique fait, vous pouvez cesser de l’écouter ; il vous raconte n’importe quoi. De la même manière qu’il existe des tonnes de raison pour lesquelles j’ai mangé une ratatouille hier –il faisait beau, je voulais manger des légumes, les poivrons du marché étaient magnifiques, les aubergines et les tomates de la semaine dernière commençaient à faire la tête, j’aime la ratatouille, j’avais un peu la gueule de bois et je voulais manger des choses saines (liste non exhaustive)–, la chute des nazis peut s’expliquer de bien des manières. Bon d’accord, mais alors qui a VRAIMENT abattu les nazis ? (...)

à dire vrai, le nombre des élements et des raisons qu’il faudrait mettre bout à bout pour expliquer la chute du nazisme donne le vertige. Il faudrait parler de la résistance allemande, des réseaux d’espions, des milliers de combattants venus d’Afrique et même du Pacifique pour libérer la France, et on en passe. Tout ça pour dire que non, cher Jean-Luc Mélenchon, ça n’est pas la rue qui a abattu le nazisme. En tous cas pas toute seule. Et si oui, fort modestement. On passe à autre chose ? (...)