
Pendant près de trois ans, Jean Arcelin a dirigé un Ehpad dans le sud de la France, avant de renoncer. Il publie son témoignage dans "Tu verras maman, tu seras bien" (ed. XO). (2019)
J’aime beaucoup le business, parce que cela crée des richesses, cela crée de l’emploi, cela fait tourner le monde et cela crée du progrès, mais j’ai découvert la limite du business libéral : le soin des personnes âgées vulnérables et dépendantes. Si j’ai écrit ce livre, c’est que je considère que j’ai vu des choses et que je vois des stratégies qui sont incompatibles avec la prise en charge de qualité de personnes âgées. Ce n’est plus de l’ordre du business mais de l’ordre de l’éthique s’il en reste.
Cela m’a traumatisé : j’ai fait des cauchemars, j’ai pris des anti-dépresseurs. Vous vivez des scènes, que je décris presque comme des scènes de guerre. (...)
Quand vous avez un Ehpad qui a des dysfonctionnements (cet Ehpad était connu comme difficile, parce que j’étais le quatrième directeur en trois ans), je considère qu’on doit donner du renfort. On doit envoyer des aides-soignants en plus. Pas du tout en réalité, c’est : démerde-toi dans tous les sens du terme. (...)
Il y a une apparence d’éthique. (...)