
Viennent de paraître deux livres qui entendent porter dans le débat public des propositions de transformation radicale de l’économie pour amorcer une transition sociale et écologique.
L’un, au titre provocateur, Altergouvernement (Éd. Le Muscadier, 2012), réunit dix-huit vrais faux ministres pour décliner le changement dans les affaires étrangères, la défense, la justice, l’écologie, l’économie, le logement, la culture, la ville, l’accueil des étrangers, etc. Dans son émission, « Là-bas si j’y suis », Daniel Mermet leur a donné la parole dans un reportage de Giv Anquetil.[1]
L’autre est publié par les Économistes atterrés, Changer d’économie, Nos propositions pour 2012 (Les Liens qui libèrent, 2011), et il réunit aussi une équipe d’économistes hétérodoxes mettant en débat leurs propositions pour sortir des politiques néolibérales. L’hebdomadaire Marianne (n° 773, 11 février 2012) a publié une douzaine de contributions de ces auteurs pour présenter succinctement les principaux chapitres de leur ouvrage. (...)
la crise actuelle n’est pas une crise conjoncturelle appelant une simple régulation macroéconomique pour stimuler l’activité à court terme parce que l’initiative privée est temporairement défaillante. La crise actuelle est une crise majeure, concluant un cycle long de l’économie, en l’occurrence celui de la fiction de l’accumulation financière infinie fondée sur la « valeur pour l’actionnaire », à l’œuvre depuis plus de trente ans et qui se termine par un fiasco général : crise financière, crise économique, crise sociale, crise écologique et crise politique. Une crise systémique, globale et structurelle, qui appelle une bifurcation fondamentale, allant jusqu’à remettre en cause la logique capitaliste du profit et la fuite en avant productiviste.
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