
Le campement était assez impressionnant sous le pont de la gare Saint-Jean, rive droite de la Garonne. Une centaine de Sahraouis vivaient là depuis des mois dans des habitations de fortune -faits de tôles et de bois, sans eau, ni électricité -, tout près de la Garonne, dans une zone potentiellement inondable. Avec l’espoir d’obtenir une réponse favorable à leur demande d’asile. Des conditions indignes et dangereuses qui ont conduit la préfecture à procéder au démantèlement du camp lundi à 6h30 du matin.
(...) Au total une centaine de Sahraouis ont été évacués du camp, stiué sur un terrain appartenant à la mairie de Bordeaux et au grand port de Bordeaux. Parmi eux, principalement des hommes seuls. Dans une situation juridique particulièrement complexe. Depuis le retrait des colons espagnols en 1975, leur peuple est pris en étau entre le Maroc qui a conquis la majeure partie du Sahara occidental, et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui en réclame l’indépendance. Et l’ONU ne reconnaît la souveraineté à aucun des deux…
Et maintenant ?Les autorités préfectorales ont précisé avoir proposé des solutions d’hébergement temporaire. Mais, sur les 102 personnes présentes, 22 les ont acceptées. Pour ces dernières, quatre nuits d’hôtel leur ont été proposées à Langon ou à Naujac. Une proposition qui émeut Jean-Claude Guicheney, le président de la Ligue des droits de l’homme de Gironde. "Quatre nuits, ça ne veut rien dire. C’est redéplacer le problème dans l’espace et dans le temps", souffle-t-il. En attendant, un groupe de soutien à ces réfugiés s’est créé sur Facebook. "Aide aux réfugiés Sahraouis". Chaque jour, ils leur apportent des denrées alimentaires, du matériel et du réconfort. Car, pour la plupart, ces Sahraouis passent de squat en squat à Bordeaux depuis déjà un an.