
(...) Dans un rapport sur la situation dans le camp, publié en 2012, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) souligne les difficultés, nombreuses, auxquelles les réfugiés sont confrontés :
tracasseries administratives dans les démarches de demande d’asile, conditions de vie et d’hygiène très rudimentaires, coût des biens de consommation très élevés à l’intérieur du camp alors que les réfugiés n’ont pas de sources de revenus. Les tensions sociales y sont très vives. Deux incendies y ont été perpétrés, alors même que la police et les militaires étaient présents. Les auteurs n’ont toujours pas été identifiés. « Des personnes ont été tuées, et d’autres blessées, rapporte Emad. Certains sont même restés handicapés. Nous sommes vraiment maltraités. Ce n’est pas acceptable. Nous avons droit à la dignité. » (...)
L’accès à la justice du pays pour les victimes d’agressions et de meurtres fait partie des revendications des réfugiés de Choucha. « Nous aimerions aussi pouvoir circuler librement, poursuit Emad. Les policiers nous empêchent de sortir, alors que rien ne nous l’interdit. » Dans son rapport, le FTDES pointe ce défaut de liberté de circulation dans le pays, qui complique les démarches administratives. Quand ils parviennent à s’aventurer jusqu’à Tunis, moyennant de rudes négociations, les réfugiés sont confrontés à un fort racisme anti-Noirs. Parmi les mille personnes qui peuplent aujourd’hui le camp, beaucoup sont originaires de pays sub-sahariens. (...)
« deux ans après la crise libyenne il n’existe toujours pas de cadre juridique en Tunisie qui protégerait les réfugiés. La Tunisie a bien signé la convention de Genève mais pour le moment l’instabilité du pays et les changements politiques font que rien ne garanti le respect d’une telle convention. » Pour les personnes qui n’ont pas de statut de réfugié, la situation est encore pire. Et l’avenir incertain. (...)