Pendant plus deux semaines, les pics de pollution viennent de se succéder dans nos vallées alpines. La Savoie n’a pas été épargnée, et la baisse de 20 km/h de la vitesse de circulation a même été rendue obligatoire, depuis Aix-les-Bains et Chambéry jusqu’aux vallées de Maurienne et de Tarentaise.
Alors que tout le monde s’accorde à dire que le report du trafic routier sur le rail serait l’une des solutions pour faire baisser la pollution (ce qui est possible dès maintenant en utilisant les infrastructures existantes) que fait le Gouvernement ? Il signe l’autorisation d’ouvrir une 2e galerie pour les poids-lourds au tunnel du Fréjus ! Comme si cela ne suffisait pas de subir les camions sur nos routes, Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports a entériné cette décision au titre que cela « améliorerait très substantiellement la sécurité des usagers ».
Cette initiative est scandaleuse : si la sécurité est bien évidemment à prendre en compte, les chiffres montrent que le trafic n’a pas augmenté en direction du Fréjus depuis plusieurs années, contrairement aux estimations surévaluées des partisans du Lyon-Turin, mais qu’en revanche, la pollution, elle, continue de croître.
Mais ce n’est pas tout : on pourrait ajouter aussi un deuxième « cadeau » fait aux poids-lourds puisque le même ministre des transports a réduit de plus de 1% l’augmentation prévue sur le tarif poids-lourds des péages ! Si on voulait les inciter à circuler davantage encore sur nos routes, on ne s’y prendrait pas autrement !
Pendant ce temps, le tunnel du Mont-Blanc vient d’aligner ses conditions tarifaires pour les poids-lourds de catégories 3, 4 ,5 et 6 : autrement dit les camions jusque-là considérés comme les plus polluants ne paieront pas davantage que les autres pour franchir les Alpes et transiter par nos vallées !
La solution, je le redis, est pourtant là, évidente, sous nos yeux, et pas besoin du Lyon-Turin pour cela ! Pour assurer le report modal destiné à soulager notre territoire :
Investissons 500 millions d’euros dans la protection écologique de la ligne existante au bord du lac du Bourget et dans les agglomérations traversées. Nous pourrons alors charger davantage la ligne existante, sans pour autant la saturer.(...)