
Le pays a voté. Deuxième tour des élections régionales et municipales, dimanche 2 juin. De l’abstention plutôt victorieuse, elle se situe entre 50% et 60%, voilà pour les premières impressions. Sinon, réussite dite écrasante de la Nouvelle Démocratie, comme on l’a répété depuis à travers les médias. La carte des régions, douze sur treize, elle s’affiche en bleu, couleur du parti de la Nouvelle Démocratie et des Mitsotákis, voilà pour l’écran plat des nouvelles, fumée comprise. La Grèce tourne alors sa page entachée sous SYRIZA, tout en faisant du sur place dans le même chapitre. Seuls nos touristes... admirent-ils peut-être ce qui reste des apparences et des réalités.
Sur le papier peint des illusions et des médias, “ce fut un grand moment de Démocratie”, “une gifle pour SYRIZA autant que l’approbation générale pour ce qui est du programme de la Nouvelle Démocratie”. Cependant et déjà, la récente loi électorale que SYRIZA a imposé au paysage des élections Municipales et Régionales, oblige à la proportionnelle intégrale, ce qui donne un résultat alors inédit. Pour les Maires et pour les Présidents de Région surtout élus au deuxième tour, et qui ne disposent pas de la majorité absolue, il va falloir composer avec les élus des autres listes, ce qui modère un peu le sens absolu de la victoire de la Nouvelle Démocratie.
Et au pays réel on fait finalement ses décomptes, telle la voisine Anna, rencontrée devant l’immeuble. “Cela... va très mal, pas de vacances cet été, et c’est la première fois. Nous nous enfonçons lentement mais sûrement, notre seule préoccupation, la survie, maintenant que la politique est morte voire, elle est même mortifère. Nous ne sommes pas allés voter et nous représentons la moitié du pays. Le résultat d’ailleurs est à la hauteur du non-choix. Les gens auront élu Mitsotákis, une nouvelle catastrophe qui s’ajoutera à tants d’autres.”
“Et c’est ainsi qu’entre voisins nous nous perdons de vue, chacun de nous immergé comme il est dans ses soucis quotidiens. (...)
Ces derniers jours et pendant que l’Assemblée vient d’arrêter ses travaux ce vendredi 7 juin, elle sera dissoute lundi prochain d’après la presse, SYRIZA se met à faire voter lois, réformes et autres faveurs, alors qu’il admet sa défaite. Du jamais vu même dans le cadre de la démocratie d’opérette habituelle, en Grèce comme ailleurs. C’est une parodie visant le Parlement écrit-elle-même la presse mainstream (...)
Dans la métastase des régimes méta-démocratiques actuels, SYRIZA a été... nommé on dirait par les Oligarques mondiaux pour finir alors encore plus bas qu’avec les autres marionnettes. Dans le même ordre d’idées, le gouvernement Tsípras vient d’annoncer dans la foulée, la requête à l’encontre de l’Allemagne au sujet des réparations de guerre, autant celle de 1940 que de 1914, puis, l’embauche de dix mille enseignants dans la fonction publique, c’est sauve qui peut en une semaine, presse de la semaine.
SYRIZA fait donc voter en ce moment lois et amendements en faveur des agents de l’État, tout comme il fait adopter un nouveau Code Pénal, très controversé. (...)
Pendant ce temps, le pays poursuit-il comme il peut, suspendu à la... fin de l’histoire. Anciens ateliers qui se transforment en hôtels, jeunes femmes faisant de leur beauté une supposée carrière, des événements photographiques annoncés comme dignes du temps qui est le nôtre, justement sur la méta-Polis, la Cité, la ville d’après, toute une obsession civilisationnelle sur le monde d’après, rien que le monde d’après. (...)
Quant à la voisine Anna, elle estime que “près de 50% des Grecs ne participent plus au cirque politique, ils ne votent plus et ils attendent peut-être leur heure. C’est comme une casserole en train de chauffer mais lentement. Explosera-t-elle, et alors dans combien de temps ?”. (...)