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Quand mesurera-t-on l’impact social des industries culturelles ?
Article mis en ligne le 3 mars 2015
dernière modification le 26 février 2015

Aborder la culture depuis une perspective de lutte des classes semble relever de l’archaïsme : c’est malgré tout un bon moyen d’estimer l’efficience de la production culturelle d’un pays, et son accessibilité pour tous. Au Royaume-Uni, le Warwick Report observe les retombées économiques de la production culturelle du pays, mais n’oblitère pas son impact social. Et permet de réaliser la pertinence véritable du secteur.

Depuis plusieurs années, les études économiques autour de la culture se sont multipliées : on mesure la valeur ajoutée de l’industrie culturelle, à grand renfort de chiffres et de statistiques liées à l’emploi. Ces études sont généralement mises en lien avec le droit de la propriété intellectuelle, que l’on qualifie volontiers de garant de l’économie.

En France, les ministères de l’Économie et des Finances et de la Culture avaient ainsi reçu de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale des affaires culturelles une étude portant sur l’incidence économique des industries culturelles, en janvier 2014. Les résultats furent utilisés pour défendre l’excellence de la culture française, à de nombreuses reprises, par la ministre de la Culture elle-même ou le Syndicat National de l’Édition, à l’occasion.

On indiquait ainsi que la valeur ajoutée de l’industrie du livre approchait les 5,5 milliards € courants et constants. Or, si ces études sont puissantes pour défendre la propriété intellectuelle ou les aides publiques accordées, sous forme de subventions ou de mesures protectionnistes, elles passent à côté d’un point important de l’examen d’une production culturelle. Ses effets sociaux. (...)

La culture britannique, cercle fermé

Vikki Heywood, ancienne directrice de la Royal Shakespeare Company, commandeure de l’Ordre de l’Empire britannique, est à la tête de cette commission, qui rassemble décideurs culturels et universitaires. Elle n’y va pas par quatre chemins : « Le message principal de ce rapport est que le gouvernement et les industries culturelles et créatives doivent adopter une approche cohérente et unifiée, pour garantir un accès égal pour tous à une éducation culturelle riche, et l’opportunité de vivre une existence créative. Il existe des barrières et des inégalités dans la Grande-Bretagne contemporaine qui empêchent ces objectifs d’être un droit universel. » (...)

C’est un échec certain de l’industrie qui est mis en avant par le rapport Warwick : la diversité culturelle est un leurre, et l’éducation artistique et culturelle pour tous, une vague utopie dans la Grande-Bretagne contemporaine. Il serait bon que les études européennes et françaises ajoutent un volet social à leur étude, même si celui-ci est un peu plus délicat à établir que les résultats économiques.