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Quand les médias dominants boutent la Grèce hors d’Europe
Article mis en ligne le 6 juillet 2015

À l’occasion d’un référendum que beaucoup d’éditocrates ont considéré comme « dangereux », force est de constater que se sont multipliés, avant le scrutin, les tribunes, analyses et autres partis pris afin que « la raison » et « le bon sens » l’emportent (forcément synonyme de « oui » ) ; et pour ce faire, tous les raccourcis sont bons, comme celui qui consiste à distinguer « la Grèce » ou « les Grecs » d’une part, et « l’Europe » ou « les Européens » de l’autre.

Au prix d’une regrettable confusion entre une aire géographique, une union politique (remontant à 1981 dans le cas particulier) et une union strictement monétaire ayant moins de 15 ans, le peuple grec et ses dirigeants se voient marginalisés sinon ostracisés sur la scène européenne, renforçant ainsi le point de vue des « vrais Européens » qui s’élèvent contre les « mauvais payeurs » grecs, décidément « irresponsables ». Illustration exemplaire et visuelle de ces approximations sémantiques qui portent à conséquence. (...)

Confondant trop souvent sortie de l’euro (ou de la zone Euro ou de l’Eurozone) et sortie de l’Union européenne, ces mêmes journalistes opposent de façon répétée et absurde un pays au reste du continent dont il fait indéniablement partie. De là à dire que les Grecs ne sont pas « européens » ou ne devraient plus l’être, il n’y a qu’un pas que certains médias franchissent allègrement. (...)

Tous les moyens médiatiques sont bons pour contribuer à affaiblir voire bannir un pays déjà malmené par les institutions européennes et ses représentants. Au-delà des éditos vengeurs et autres prises de position à sens unique de nos éditocrates préférés, certaines approximations sémantiques méritent d’être soulignées ; car à travers cet échantillon non exhaustif mais très représentatif des abus de langage qui sont monnaie courante, notamment dès qu’il s’agit de la Grèce, chacun mesure combien une certaine dépravation du langage menace la démocratie et son bon fonctionnement en montant artificiellement les peuples et les pays européens les uns contre les autres.