
Pendant que le gouvernement réfléchit à mettre en place de quotas pour chiffrer le nombre de travailleurs migrants en fonction des secteurs, certains patrons en manque de main-d’œuvre aident des salariés à effectuer les démarches administratives pour obtenir une autorisation de travail.
Faciliter les démarches administratives : c’est la première suggestion que font les chefs d’entreprises au sujet de l’emploi de salariés étrangers hors union européenne.
Pour les patrons qui souhaitent embaucher, le plus long et le plus difficile est de parvenir à obtenir des autorisations de travail, une proposition qui ne figure pourtant pas parmi les 20 mesures proposées par le gouvernement sur l’immigration. L’exécutif souhaite organiser des quotas de travailleurs étrangers en fonction des secteurs. Une mesure qui ne semble pas répondre aux difficultés rencontrées par les entreprises en manque de salariés. (...)
"La première difficulté qu’on rencontre pour embaucher ces jeunes, c’est une difficulté administrative", explique Cécile Chopinet.
Pour avoir un contrat, il faut d’abord des autorisations de travail
Pour avoir un contrat, il faut d’abord des autorisations de travail, des démarches qui prennent du temps comme l’explique la directrice des ressources humaines : "Il faut qu’on monte avec eux un dossier administratif auprès du service des mains d’œuvres étrangères d la DIRECCTE [direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi]. Ce sont des statuts qui en plus ne durent qu’un an alors qu’on veut se projeter avec nos salariés sur le long terme qui soient Union européenne ou hors Union européenne ; pour nous, peu importe."
Une démarche longue et aléatoire en fonction des préfectures. Pour Cécile Chopinet, c’est une perte de temps précieux qui devrait plutôt servir à mener des projets. Enfin, pour cette entreprise, c’est aussi tout simplement la difficulté à offrir un avenir professionnel à des salariés qu’elle trouve pourtant compétents. Alors qu’elle a besoin de ces jeunes ingénieurs étrangers, elle doit parfois mettre fin au contrat faute d’autorisation de travail...
"On vous dit : "surtout, n’employez personne qui n’aurait pas de papiers". Le problème, c’est que personne en France ne veut faire ces métiers-là !" (...)