
Sur les 30 500 personnes accueillies en 2012 par les centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) mis en place en France par Médecins du Monde, 98 % vivent sous le seuil de pauvreté et 70 % ne bénéficient pas d’un logement stable, selon l’Observatoire de l’accès aux soins de la mission française de l’ONG (octobre 2013). 42,3 % sont hébergées de manière temporaire, 13,2 % sont sans-domicile fixe, 10 % occupent un lieu de façon illégale.
94,1 % des patients sont étrangers, principalement originaires d’Afrique sub-saharienne (25,8 %), du Maghreb (23,2 %) et de l’Union européenne (17,9 %). Cette sur-représentation de populations étrangères, pour la majorité en situation irrégulière (71 % sont sans autorisation de séjour lors de la première consultation au Caso) a un impact sur l’ouverture des droits à une couverture maladie. 77 % relèvent de l’Aide médicale de l’Etat (AME) [1] qui ne permet pas d’accéder à une assurance maladie complémentaire à la différence de la Couverture maladie universelle (CMU) [2] par exemple. Seules 12,3 % des personnes reçues en 2012 ont des droits ouverts, contre 18 % en 2010.
Les mauvaises conditions d’habitat, les ruptures familiales et financières, les traumatismes liés à l’exil et au statut de clandestin, tout comme l’organisation complexe du système de soins français pèsent sur l’état de santé et le non-recours aux soins des personnes reçues par Médecins du Monde. Ainsi, 43 % des patients recourent trop tardivement aux soins et 22 % ont renoncé à se soigner au cours des douze derniers mois précédant l’enquête. A noter que les patients français sont les plus touchés par ce phénomène : 26,4 % d’entre eux ont renoncé à se soigner en 2012 contre 13,5 % en 2011 en raison notamment de l’absence de complémentaire santé et de la baisse constante des remboursements d’assurance maladie. (...)