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Observatoire des Inégalités
Quand la précarité aggrave l’état de santé et le recours aux soins
Article mis en ligne le 16 novembre 2013

Sur les 30 500 personnes accueillies en 2012 par les centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) mis en place en France par Médecins du Monde, 98 % vivent sous le seuil de pauvreté et 70 % ne bénéficient pas d’un logement stable, selon l’Observatoire de l’accès aux soins de la mission française de l’ONG (octobre 2013). 42,3 % sont hébergées de manière temporaire, 13,2 % sont sans-domicile fixe, 10 % occupent un lieu de façon illégale.

94,1 % des patients sont étrangers, principalement originaires d’Afrique sub-saharienne (25,8 %), du Maghreb (23,2 %) et de l’Union européenne (17,9 %). Cette sur-représentation de populations étrangères, pour la majorité en situation irrégulière (71 % sont sans autorisation de séjour lors de la première consultation au Caso) a un impact sur l’ouverture des droits à une couverture maladie. 77 % relèvent de l’Aide médicale de l’Etat (AME) [1] qui ne permet pas d’accéder à une assurance maladie complémentaire à la différence de la Couverture maladie universelle (CMU) [2] par exemple. Seules 12,3 % des personnes reçues en 2012 ont des droits ouverts, contre 18 % en 2010.

Les mauvaises conditions d’habitat, les ruptures familiales et financières, les traumatismes liés à l’exil et au statut de clandestin, tout comme l’organisation complexe du système de soins français pèsent sur l’état de santé et le non-recours aux soins des personnes reçues par Médecins du Monde. Ainsi, 43 % des patients recourent trop tardivement aux soins et 22 % ont renoncé à se soigner au cours des douze derniers mois précédant l’enquête. A noter que les patients français sont les plus touchés par ce phénomène : 26,4 % d’entre eux ont renoncé à se soigner en 2012 contre 13,5 % en 2011 en raison notamment de l’absence de complémentaire santé et de la baisse constante des remboursements d’assurance maladie. (...)