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Non-Fiction
Quand l’art impulse des dynamiques territoriales
Article mis en ligne le 25 mars 2014

La revue "Territoire en Mouvement" vient de publier, sous la direction de Christine Liefooghe un numéro double consacré à une problématique originale : l’art actuel et le territoire

Il est en effet devenu assez classique, voire convenu, d’étudier les villes en tant qu’elles sont dites "créatives". De telles villes sont censées rassembler des habitants dont le niveau d’éducation élevé implique des demandes culturelles spécifiques d’une part et provoque des innovations plus fréquentes dans le secteur productif d’autre part. De ce fait elles attireraient les firmes les plus disposées à investir dans la recherche et une sorte de cercle vertueux permettrait alors d’attirer de plus en plus de gens cultivés, de produire de plus en plus d’innovations et d’offrir des produits culturels de plus en plus élaborés et rémunérateurs.

Ce schéma est séduisant mais il est, au niveau théorique, similaire au choc des civilisations c’est à dire indigent. Il suppose qu’une ville créative soit habitée par une population homogène, exigeante dont les besoins matériels autres que culturels seraient miraculeusement comblés sans qu’aucune population laborieuse ne vienne s’immiscer dans les logements du centre. Il suppose que la culture n’est faite que par les gens éduqués travaillant dans le secteur innovant. Il suppose donc qu’il n’existe pas de culture chez les manuels et qu’il n’existe pas de culture liée à un patrimoine ancien. Il a également pour présupposé que innovation et culture vont de pair.

Malgré ses défauts théoriques et son orientation politique ultra libérale, le débat sur les villes créatives pose un enjeu qui, lui, mérite d’être étudié avec soin : en quoi des activités artistiques peuvent-elles avoir un impact sur le développement territorial ? (...)