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Les Echos
Quand des médecins discriminent des sans-papiers
#discriminations #sante #sansPapiers
Article mis en ligne le 14 mai 2023

Les étrangers en situation irrégulière bénéficiant de l’aide médicale de l’Etat ont moins de chances de décrocher un rendez-vous médical, selon une étude du ministère de la Santé et du Défenseur des droits.

« Les patients bénéficiaires de l’AME font l’objet de discriminations, qui constituent un obstacle supplémentaire à l’accès aux soins de ces publics fragiles » (...)

Non seulement ces refus de soins discriminatoires sont illégaux mais ils « contreviennent à l’intérêt général en matière de santé publique », poursuit le communiqué.

(...)

En moyenne, les bénéficiaires de l’AME - ouvrant droit à une prise en charge à 100 % des soins - doivent appeler 1,3 fois plus que les patients sans aide pour obtenir un rendez-vous médical, démontre l’étude (...)

Ce « testing », mené par l’Institut des politiques publiques (IPP), a permis de comparer les chances d’obtention d’un rendez-vous médical entre les bénéficiaires de l’AME, les personnes modestes qui bénéficient d’une prise en charge de leurs dépenses de santé via le dispositif de la complémentaire santé solidaire (CSS) et des patients dits « de référence » sans soutien public de l’un ou l’autre type.
(...)

Résultat : les bénéficiaires de l’AME - autour de 381.000 en 2021 - ont entre 14 et 36 % de chances en moins d’avoir un rendez-vous chez un généraliste que les patients de référence. Ils ont aussi moins de chances de décrocher une consultation chez un ophtalmologue ou un pédiatre. (...)

pour les bénéficiaires de l’AME, 4 % des demandes de rendez-vous chez un généraliste « se soldent par un refus discriminatoire explicite ». (...)

Cette part monte à 7 % des appels à un pédiatre et 9 % des appels à un ophtalmologue. « Globalement, près d’un refus de rendez-vous sur dix opposé aux bénéficiaires de l’AME est explicitement discriminatoire », soulignent le ministère et le Défenseur des droits. (...)

L’étude démontre en revanche que les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS) ont autant de chances que les patients de référence d’obtenir un rendez-vous chez les médecins.
Une démarche laborieuse

Reste que décrocher une consultation est toujours « laborieux » à l’heure où la France voit sa population de médecins décliner . En moyenne, il faut s’y prendre à quatre fois pour avoir une réponse d’un cabinet médical. Et, seulement la moitié des nouveaux patients sans aide qui veulent consulter, sans invoquer une urgence, obtiennent une réponse favorable. Nombre de praticiens ne veulent pas prendre de nouveaux patients quels qu’ils soient.

Quant aux délais proposés, ils sont parfois très longs, en moyenne supérieurs à 25 jours pour les pédiatres et à 55 jours pour les ophtalmologues.